Ce lundi, le Conseil départemental de la carte Imagin'R a voté le déremboursement de la carte Imagin'R pour les jeunes de moins de 26 ans non boursier. Le département, endetté, doit faire des économies. L'opposition dénonce l'abandon d'une mesure sociale.
"C'est une mesure à laquelle nous nous opposons car elle ne prend pas en compte le fait que même des étudiants non-boursiers peuvent être précaires".
Pour Salomé Hocquart, vice-présidente de l'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), le constat est clair. La décision du département du Val-de-Marne de supprimer le remboursement à 50% du forfait de transports en commun Imagin'R pour les étudiants non-boursiers est un mauvais choix.
"On voudrait que cette mesure ne soit pas adoptée car il ne faut pas oublier que les critères de bourse sont attribués en fonction des revenus des parents. Beaucoup d'étudiants non-boursiers rencontrent des problèmes liés à l'argent dans leur vie en dehors des cours", précise la vice-présidente. Selon elle, "le fait de pouvoir se déplacer librement et gratuitement fait partie des facteurs de bien être et de réussite chez les étudiants." Elle estime également que "cela rajoute une contrainte financière lors d'une période de rentrée qui s'annonce déjà compliquée en septembre avec l'inflation, l'achat des fournitures et les différents emménagements."
Une mesure budgétaire
L'adoption de la mesure a été prononcée lors du conseil départemental de ce lundi 24 juin. Le département espère réaliser des économies dans son budget annuel. En avril dernier, le Département évoquait un "contexte économique contraint." Son président LR Olivier Capitanio avait même indiqué qu'il allait falloir "réduire la voilure" pour faire des économies.
Dans le dossier de presse relatif à cette mesure, le conseil départemental indique que " le contexte financier extrêmement contraint ne permet plus de maintenir ces aides dans les mêmes conditions qu’auparavant."
En tout, le département espère faire 6 millions d'euros d'économie. Le remboursement concernerait désormais 7 254 collégiens boursiers et 2 778 lycéens également boursiers pour la période de septembre à décembre 2024.
Selon le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France, le Val-de-Marne est un des départements les plus endettés de France.
#ValDeMarneDirect
— Val-de-Marne (@valdemarne_94) June 24, 2024
A l’ordre du jour de cette séance :
🪙 Comptes de gestion + administratif 2023
🚈 Modification des conditions d’attribution des aides aux transports scolaires
🍎 Tarification unique de la restauration dans les collèges publics
🌿 Stratégie climat 2024-2028 pic.twitter.com/4yM4DDEJ1P
L'opposition vent debout contre la mesure
Si l'UNEF se prononce contre cette mesure, c'est aussi le cas du groupe d'opposition Parti socialiste au conseil départemental. Un rassemblement de la gauche départementale a eu lieu ce lundi devant le siège du Conseil pour protester contre cette réforme. L'un de ces représentants, l'ex président du département Christian Favier estime que cela va pénaliser des "dizaines de milliers d'étudiants et de lycéens."
🚨 187€20 À PAYER EN + PAR ENFANT ET PAR AN !
— Julien LÈGER (@LEGERJulien94) June 21, 2024
Avec @christianfavier et @FatihaAggoune, nous dénonçons la suppression par la droite départementale du remboursement de 50% de la carte Imagine R pour les étudiants et lycées non-boursiers
Un coup dur pour des milliers de familles pic.twitter.com/vUZroinyeK
Christian Favier note également que cette mesure "a été prise il y a une vingtaine d'années par la gauche. C'était un soutien au pouvoir d'achat, une mesure universelle qui touchait à tous les-Val-de-Marnais". Selon l'opposition, les familles devront payer "187 euros en plus par enfant et par an".
Même son de cloche pour le groupe Ecologiste et Citoyen au conseil départemental qui dénonce le déremboursement : "la suppression du remboursement du pass Imagine’R pénalise lourdementles classes populaires et moyennes, mais surtout elle est très inquiétantequant à l’engagement de la majorité de droite sur les questionsenvironnementales. Nous allons à contresens de l’histoire."