Pas de rentrée pour les étudiants en STAPS à l'Université de Créteil et Bobigny suite à la démission administrative des professeurs

Les étudiants en filière STAPS, sciences et techniques des activités physiques et sportives, dans le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis n'ont toujours pas effectué leur rentrée. En cause, la démission administrative des professeurs. Ils dénoncent des inégalités de traitement au sein du corps enseignant.

À la faculté de Créteil (UPEC/ Paris XII) comme à l'université de Bobigny, (Paris XIII), les étudiants de la filière sciences et techniques des activités physiques et sportives n'ont toujours pas démarré les cours. Leurs professeurs ont présenté leur démission administrative.

"Cela signifie que nous refusons d'effectuer les tâches liées à l'administration de l'école", explique Guillaume Dietsch, enseignant et directeur des études de la filière STAPS à l'UPEC Créteil. 

Les professeurs demandent l'alignement du montant de la prime d'enseignement supérieur entre les enseignants issus du second degré affectés à l'université et les enseignants-chercheurs.

En d'autres termes, "nous effectuons les mêmes tâches administratives que les enseignants-chercheurs mais à l'avenir nous ne toucherons pas le même montant pour cette prime annuelle", indique-t-il. Actuellement, c'est une prime unique à 1600 euros pour tous les professeurs. D'ici 2027, les enseignants-chercheurs toucheront 6200 euros alors que les autres professeurs seront plafonnés 3200 euros avec des responsabilités administratives.

"C'est une forme d'injustice"

Les enseignants mobilisés dénoncent une "forme d'injustice". Professeur en STAPS à l'université Paris XIII à Bobigny en Seine-Saint-Denis, Serge Durali estime que "les professeurs issus du second degré affectés à l'université assurent quasiment le fonctionnement intégral des filières, c'est une réforme technocratique et une rupture d'équité."

Parmi les tâches administratives des professeurs, il y a le suivi des sportifs étudiants et de leur insertion dans le monde professionnel. Les enseignants sont aussi responsables de la mise en place des emplois du temps.

Ce mouvement impacte les étudiants. "On espère pouvoir commencer nos cours bientôt. Cela concerne plus de 1000 élèves surtout en licence. C'est pénalisant", explique Sébastien Richard, étudiant en STAPS management à l'université UPEC de Créteil. En effet, impossibilité de connaître leur planning bloque actuellement la rentrée des étudiants. "On perd du temps de cours sur les premières semaines de notre année. Ce sont les plus importantes " explique Sébastien.

"D'un point de vue pédagogique, nous sommes prêts à accueillir les élèves mais nous leur avons expliqué nos revendications lors de la prérentrée et ils les comprennent", nuance néanmoins Guillaume Dietsch.

"La goutte d'eau qui fait déborder le vase"

Enclenché par le STAPS de Nantes, le mouvement s'étend au niveau national. Les professeurs sont soutenus par le syndicat National de l'Education Physique. Pascal Anger, son secrétaire général affirme que "cette prime, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, plus les années passent plus les enseignants ont des responsabilités administratives supplémentaires".

Même son de cloche du côté de Guillaume Dietsch et Serge Durali. Le premier note que "les tâches administratives ne sont pas obligatoires, mais nous les faisons pour assurer un bon suivi de la scolarité des étudiants."

En conséquence, les enseignants mobilisés estiment "contribuer grandement au bon fonctionnement du service public", poursuit-il. Cette accumulation des tâches administratives participe selon l'enseignant à la "dégradation de nos conditions de travail."

Il déplore qu'au fil des années de plus en plus de procédures administratives s'ajoutent "sans que l'on ait des moyens supplémentaires." Celui-ci vise en particulier Parcoursup crée en 2018. Les professeurs pointent notamment du doigt les problèmes d'effectifs récurrents dans l'enseignement supérieur. "À Paris XIII, nous avons trois professeurs qui sont partis en retraite ou dans d'autres universités cette année. Ils n'ont pas été remplacés", pointe amèrement Serge Durali.

"On attend des annonces du gouvernement"

Les enseignants entendent poursuivre le mouvement sur les prochains jours. "Il faut des annonces gouvernementales fortes sur la revalorisation de cette prime", demande Pascal Anger. La députée LFI du Val-de-Marne, Clémence Guetté qui s'est rendue à Créteil ce lundi soutient leur revendication.

"Cette mobilisation interroge plus largement l'abandon de la filière STAPS particulier par le gouvernement", souligne-t-elle.     

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