Un viol conjugal jugé aux Assises du Val-de-Marne

La Cour d'Assises du Val-de-Marne doit juger à partir d'aujourd'hui une affaire de viol conjugal. Un procès rare car souvent les femmes victimes de ses violences ne portent pas plainte. L'ex-mari de la victime encourt jusqu'à 20 ans de prison

Si l'on parle un peu plus des violences conjugales dont sont victimes des milliers de femmes chaque jour en France, le sujet du viol au sein des couples est encore difficile à aborder. C'est donc une affaire qui devrait avoir un certain retentissement, celle de Samia Jaber.
A partir de ce mardi devant la cour d'assises du Val-de-Marne cette femme victime d'un mari violent qui a abusé d'elle deux fois au cours d'une terrible nuit de violences, veut fait reconnaître le viol conjugal. 

Les faits ont eu lieu il y a 3 ans, dans la nuit du 6 au 7 décembre 2010. Le jeune couple résidant à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) se déchirait depuis quelques temps. Le concubin de la victime, alors âgé de 31 ans rencontrait des problèmes d'alcoolisme. Samia Jaber avait quitté le domicile familial quelques jours auparavant. Jusqu'à ce soir où elle est revenue récupérer des affaires personnelles provoquant la colère de son ex-concubin.
Elle avait été retrouvée le lendemain matin par la police à la gare RER de Villeneuve, en état de choc.

Ce genre d'affaire arrive rarement jusqu'aux Assises car souvent il manque des preuves. Samia Jaber, elle, encouragée par les policiers a réuni toutes les preuves des violences infligées par son compagnon car elle a déposé plainte dès le lendemain de son agression.
Dans son témoignage recueilli par nos confrères d'Europe 1, elle explique :« On a surtout peur de ne pas être crue. Ce n'est pas évident d'aller porter plainte contre le père de sa fille et son compagnon. C'est pour ça que c'est très important d'avoir des certificats médicaux »,
Selon le Collectif féministe contre le viol (CFCV) dans 35% des cas les plaintes sont déqualifiées par manque de preuves et les affaires sont alors renvoyées en correctionnel.
"Il est temps de restituer au viol conjugal sa place de crime", a déclaré Me Clotilde Lepetit, avocate de l'association Ni Putes Ni Soumises qui s'est constituée partie civile dans ce procès "assez rare" selon elle devant une cour d'Assises.
L'homme s'est présenté libre devant la cour d'assises. Après son interpellation, il avait reconnu partiellement les faits de violence mais nié le viol. Il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion.

>> Un reportage de Laurence Barbry et de LONCAREVIC Nedim

 

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