Y aura-t-il "un professeur devant chaque classe", comme l'a promis Pap Ndiaye ?

Moins de dix jours avant la réouverture des écoles, c'est un défi pour le ministre de l'Education nationale, qui fera sa première rentrée scolaire sous le signe d'une crise de recrutement inédite. Ce mardi matin, le ministre de l'Education, Pap Ndiaye, se rend à Créteil dans l'une des cellules mises en place pour tenter de parer au problème.

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Le problème de recrutement des enseignants est particulièrement sensible dans la région Île-de-France. Dans le premier degré (écoles maternelles et élémentaires), de sérieux déficits existent notamment dans les académies de Créteil et Versailles. A peine plus de 900 candidats ont été recrutés sur 1.665 postes ouverts à Créteil, et pas plus à Versailles, pour 1.600 postes ouverts.

Quelques jours de formation pour les enseignants contractuels

Pour répondre à la crise de recrutement, des contractuels ont été embauchés dès juin lors de "job-dating", entretiens organisés dans plusieurs académies. Les personnes retenues, qui doivent avoir au minimum une licence - quelle qu'elle soit -, se retrouveront devant une classe dès la rentrée, avec souvent quelques jours de formation seulement, proposés à partir de cette semaine.

"Nous avons un problème de recrutement des professeurs", avait reconnu en juillet le ministre de l'Education Pap Ndiaye. "C'est un problème ancien, mais qui s'est aggravé ces dernières années". Le ministre avait toutefois promis à plusieurs reprises : "Il y aura un professeur devant chaque classe dans toutes les écoles de France" à la rentrée. "Nous faisons ce qu'il faut pour", avait-t-il précisé.

Pour ce faire, le ministère a créé cette semaine des cellules de recrutement dans chaque académie pour "régler les difficultés là où elles se posent", répondre aux questions des enseignants contractuels nouvellement embauchés pour pallier les manques d'effectifs, et préparer au mieux la rentrée.

C'est dans l'une de ces cellules, de l'académie de Créteil dans le Val-de-Marne, particulièrement affectée par les difficultés de recrutement, que le ministre s'est rendu mardi matin pour son déplacement inaugural de rentrée, avant sa première conférence de presse vendredi 26 août.

Le ministre se dit "confiant" malgré des "difficultés structurelles"

Ce mardi à Créteil, le ministre de l'Education a défendu sa politique mais reconnaît le nombre important d'enseignants contractuels dans les classes. "Nous recrutons en effet des enseignants contractuels, et pour cela nous avons fidélisé un certain nombre de ces enseignants contractuels en prolongeant les contrats jusqu'au 1er septembre, de manière à avoir un volant important d'enseignants contractuels expérimentés et à réduire l'embauche de nouveaux enseignants contractuels. Mais il est vrai que nous avons recours à une proportion d'enseignants contractuels qui est importante", a-t-il indiqué.

Daniel Auverlot, recteur de l'académie de Créteil-Versailles, présent lors de la visite du ministre a voulu lui aussi être rassurant. "Dans le premier degré, nous avons fidélisé 700 contractuels qui existaient déjà, et nous terminons le recrutement d'environ 200 contractuels supplémentaires. C'est-à-dire que nous n'avons aucune inquiétude pour la rentrée, il y aura un enseignant dans chaque classe à la rentrée. Sur le 2ème degré, nous avons recruté et fidélisé d'ores et déjà 1.400 contractuels", explique le recteur.

"C'est la rentrée de la pénurie",

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU

Des syndicats dénoncent une école au rabais et des enseignants pas suffisamment formés pour enseigner. "Elle va être difficile cette rentrée", alerte Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. "Les personnels ne vont pas être assez formés pour enseigner". Pour le Snes-FSU, une formation de quelques jours n'est pas suffisante. "Ça reste quand même très léger. Ça ne remplace pas une formation un peu plus conséquente", souligne la secrétaire générale du syndicat.

"C'est la rentrée de la pénurie", ajoute-t-elle. "On a bien vu que les rectorats et le ministère bricolaient dans tous les sens pour pouvoir afficher un prof devant chaque classe à la rentrée. Mais quand bien même cet objectif serait atteint, on peut se demander quel en sera le prix, si ce sont des professeurs qui ne sont pas formés", insiste-t-elle.

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