Polémique après l'arrestation musclée d'un jeune lycéen à Conflans-Sainte-Honorine

Une vidéo montre l'arrestation musclée d'un adolescent devant le lycée Jules Ferry de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Elle a eu lieu jeudi 6 avril au matin lors de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Dans la vidéo, on voit, pendant de longues secondes, un jeune homme plaqué au sol par plusieurs policiers. La situation s'est passée devant le lycée Jules Ferry de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le jeudi 6 avril dernier. Le lycée est alors bloqué par des élèves.

Selon Sophie Venétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, et interrogée par franceinfo, raconte : "Un élève a été verbalisé par la police. Il lui a été demandé de rentrer chez lui. Ce qu'il a fait. Son père n'ayant pas vraiment compris ce qu'il se passait l'aurait ramené au lycée. À ce moment, les choses se seraient un peu tendues visiblement devant le lycée. Cet élève alors qui n'avait rien fait a été plaqué au sol, menotté et emmené au commissariat".

Le jeune homme relâché sans poursuite

Face à l'ampleur de la polémique, la préfecture des Yvelines a réagi et avance une autre version des faits. Elle indique que c'est le chef d'établissement qui aurait requis la présence de policiers car "la présence de jeunes non scolarisés dans cet établissement a été constatée. À ce stade, les policiers sécurisent les abords de l’établissement scolaire et observent, à distance, sans intention ni instruction de mettre fin au blocage". Il est aux alentours de 7h15.

Mais vers 10h, la situation aurait changé lorsque des pompiers seraient intervenus pour secourir "une personne blessée dans l'enceinte du lycée". Selon la version de la police, les lycées auraient encerclé le camion de pompier. "Ces derniers sont encerclés et font l’objet de jets de projectiles. Les fonctionnaires ne font pas usage de leur lanceur de balles de défense et de leur lanceur de grenades lacrymogènes. Ils ont toutefois contrôlé un groupe de jeunes d’où semblait provenir les projectiles. Un individu masqué ayant tenté de se soustraire au contrôle a été rattrapé par les policiers", affirme la préfecture par communiqué.

Et d'ajouter : "Ce dernier, peu coopératif, se débattait, ce qui a contraint plusieurs policiers à le maîtriser au sol pour parvenir à le menotter. Durant cette interpellation, les autres policiers restés en sécurisation ont dû faire usage d’une projection de gaz lacrymogène à main pour maintenir les jeunes hostiles à distance."

Enfin, toujours selon la préfecture, "l’individu, mineur, a été interpellé pour rébellion et placé en garde à vue dans le cadre d’un blocus de lycée. Il a été remis libéré et remis à ses parents sans faire l’objet de poursuite."

"Placage musclé d'un lycéen"

Pour Corinne Grootaert, présidente de la FCPE de Conflans-Sainte-Honorine, "ce qui nous a interpellés, c'est un placage musclé d'un lycéen. Quatre policiers qui le plaquent". La FCPE départementale a d'ailleurs fait part de son "indignation", précise franceinfo.

Le maire (DVD) de la commune, Laurent Brosse, déclare avoir contacté la préfecture des Yvelines "pour avoir des précisions" et qu' "il en ressort que la procédure d’interpellation a été respectée".

Le député (LFI-NUPES) Thomas Portes dénonce, lui, "du gaz lacrymogène et des flash-ball pour réprimer des élèves du lycée Jules Ferry de Conflans-Sainte-Honorine qui se mobilisent contre la réforme des retraites. Mais jusqu’où iront ils pour faire taire la colère ? Le ministre de la matraque Gérald Darmanin doit rendre des comptes !".

La Ligue des Droits de l'Homme évoque, elle, des "violences disproportionnées" alors que le rassemblement "ne constituait aucun obstacle à la circulation ni un trouble conséquent à l’ordre public" et déplore l'utilisation de "toutes les techniques déjà trop connues ayant abouti à des conséquences dramatiques".

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