Pont d'Achères : des associations vent debout contre la création d'une voie rapide dans les Yvelines

Plusieurs dizaines de personnes se sont mobilisées ce dimanche contre le projet du pont d'Achères et de l'A104 bis qui doit permettre de relier la RD30 à la RD190 dans les Yvelines. Le département affirme que le tronçon permettra notamment de désengorger le trafic.

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Le projet pourrait paraître modeste : 6 km de voirie (une 2x2 voies) et un pont de 800 mètres enjambant la Seine entre la RD190 à Triel-sur-Seine et la RD30 à Achères. Projet baptisé : A104 bis ou du Pont d'Achères.

Selon le département des Yvelines, ce projet "fait partie des opérations structurantes majeures pour le département des Yvelines" car "le réseau routier de la boucle de Chanteloup et de ses abords immédiats présente des problèmes quotidiens de congestion qui vont s’amplifier de par les développements en cours et à venir".

Ce dimanche, des dizaines de personnes se sont rassemblées à Andresy contre le projet à l'appel des associations France Nature Environnement, COPRA 184, Non au pont d’Achères et Rives de Seine Environnement.

Un projet à 200 millions d'euros

Alors que le département avance que cette route "permettra notamment par la création d’un nouveau franchissement de Seine de désengorger le réseau situé au sud du pont de Poissy" et est "essentiel pour bénéficier de l’efficacité du projet Tram 13 Express dans Poissy", ces associations dénoncent "un nombre important de nuisances pour les riverains et des conséquences néfastes pour de nombreux espaces naturels".

Le projet remonte à plusieurs années. Déjà en 2007, il apparaissait dans un schéma des déplacements du Conseil départemental des Yvelines. "Le département l’estime toujours à 120 millions d’euros avec une subvention de 32,5 M€ de la Région Ile-de-France. Lors de l’enquête publique, le commissaire enquêteur, ancien cadre dans les travaux publics, avait lui-même réestimé le coût à 200 millions d’euros", indique l'association yvelinoise ADIV-Environnement.

De son côté, l'association France Nature Environnement rejette l'utilité d'un tel tronçon : "la construction d’une nouvelle route entraînera à terme une augmentation du trafic et un engorgement des petites routes adjacentes. Le projet A104 de 'Prolongement de la Francilienne' n'apparaissant plus dans le nouveau SDRIF-E, ce projet du Département 78 jouerait, à terme, le même rôle, en établissant une liaison entre l'A13 (Yvelines) et l'A15 (Val d'Oise). Ce projet du Département deviendrait alors l'A104 bis, sur lequel, le 'trafic induit' augmenterait, de manière considérable, les pollutions sonore et atmosphérique et aggraverait les problèmes de circulation, de manière significative."

Autre conséquence : "selon l'étude préalable au projet, les rejets de CO² seront supérieurs de 14% au taux dans la situation actuelle. De plus, à l'instar des nombreux projets routiers qui fleurissent en ce moment en France comme l'A69, la construction de l'A104 bis va entraîner la destruction d’espaces de biodiversité primordiaux pour notre région".

Recours devant la justice

La bataille se joue désormais devant la justice. France Nature Environnement affirme que fin octobre, "le département a d’ores et déjà fait usage de la force en détruisant un espace boisé en toute illégalité" sur l’Ile de la dérivation, à Carrières Sous Poissy. "Accompagnés de débroussailleurs et de policiers pour les escorter, ils se sont introduits sur la propriété d’un riverain et ont abattu plusieurs arbres dont un vieux tilleul de 150 ans, commettant par la même occasion plusieurs infractions à la loi", poursuivent-ils.

"À l’heure où on se parle, nous avons toutes les autorisations pour le faire. Le département a un service juridique assez conséquent, on ne se serait pas lancés dans ce type de travaux sans être complètement bordés. Si ce n’était pas le cas, nos opposants auraient déjà dû trouver une faille", répond Richard Delepierre, vice-président du département en charge des mobilités, dans une interview à Libération.

Un arrêté préfectoral datant de juillet 2023 permet la réalisation de ce projet. Mais un collectif d'associations a tout de suite déposé un recours devant le tribunal administratif demandant sa suspension.

"Malgré ce recours pas encore jugé, l’Ile de la Dérivation, secteur verdoyant sur la Seine a d'ores et déjà fait les frais de ce projet", regrette France Nature Environnement.

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