Yvelines : une magistrate sérieusement blessée par un tir de LBD au visage

L'une des présidentes de la cour d'assises de Versailles dans les Yvelines a été agressée lundi matin à son domicile. Les raisons de son agression restent pour l'heure inconnues. Une enquête pour tentative d'assassinat a été ouverte par le parquet.

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La magistrate a été agressée chez elle ce matin vers 9h30. La victime a été blessée à la tête, touchée par un tir de lanceur de balles de défense (LBD). C'est un membre de la famille qui a prévenu les gendarmes, a indiqué une source proche du dossier. Son pronostic vital n'est pas engagé. Elle été prise pour cible par deux hommes selon une information de franceinfo. Le parquet a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat.

L'agresseur est en fuite et un important dispositif de recherche a été mis en place par la section de recherche de Versailles, chargée de l'enquête.

Les agresseurs "ne sont pas venus là par hasard", a indiqué une autre source proche de l'enquête, laissant entendre que la victime avait été délibérément visée en raison de ses fonctions.

 

"Toutes les forces de l'ordre sont mobilisées"

La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a dit sur Twitter apprendre "avec indignation et émotion l'agression de la présidente de la cour d'assises de Versailles. Toutes les forces de l'ordre sont mobilisées pour retrouver les auteurs", a-t-elle déclaré, exprimant son "soutien à la magistrate, à sa famille et à la communauté judiciaire de Versailles." "Une pensée à notre collègue de Versailles, agressée violemment à son domicile ce matin", a aussi déclaré le porte-parole de la Chancellerie, jugeant cette agression "aussi lâche qu'insupportable". L'ordre des avocats de Paris a exprimé lui aussi sur le réseau social "toute son indignation", se disant "totalement solidaire de la communauté judiciaire qui est désormais trop souvent la proie de menaces et violences".

"Magistrats et avocats font face à une vague sans précédent de violences et de menaces dans notre pays. Nous ne laisserons pas faire !", a dénoncé la présidente du Conseil national de barreaux (CNB) Christiane Feral-Schuhl.
 

"Une balle de flashball dans l'œil"

L'agression a aussi suscité l'émoi au palais de justice de Paris, où se poursuivait lundi le procès de Patrick et Isabelle Balkany. À l'ouverture de l'audience, le président de la 32e chambre correctionnelle, Benjamin Blanchet, a évoqué l'agression : "elle a reçu une balle de flashball dans l'œil, tirée à bout portant. Le tribunal dans son ensemble a une pensée pour elle".

Il a aussi rappelé "l'urgence du règlement de la protection des magistrats dans l'exercice de leur fonction". L'ancien bâtonnier Pierre-Olivier Sur, qui défend Isabelle Balkany, a lui aussi exprimé son émotion avant le début des plaidoiries.

La magistrate a été nommée à Versailles en août 2015, après avoir été vice-présidente du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. La semaine précédant son agression, elle présidait à Nanterre - juridiction qui dépend de Versailles - un procès à la cour d'assises des mineurs.

Ces derniers mois, elle a notamment présidé le procès d'un animateur accusé de viols et d'agressions sur des enfants, et celui d'un homme accusé d'avoir assassiné sa femme.

Avant de présider les assises, où sont jugées les infractions les plus graves, elle a fait une carrière au sein du parquet et elle a exercé en tant que juge d'instruction en région parisienne.
 
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