La ville accueille désormais un Institut d'Etudes Politiques (IEP), le premier créé en France depuis 23 ans. L'établissement est le fruit d'une collaboration entre les universités de Cergy-Pontoise et Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
Le premier Institut d'études politiques (IEP) créé depuis 23 ans a accueilli sa première promotion mercredi 10 septembre 2014 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), afin de répondre à une demande d'étudiants franciliens pour ce type de formation, avec une volonté d'ouverture sociale. Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, qui porte à dix le nombre d'IEP en France, est une initiative lancée par les universités de Cergy Pontoise et Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Les deux universités fournissent notamment les professeurs de l'école.
Valentine Ponsy et Antoine Marguet ont suivi la rentrée de cette première promotion.
"On pensait qu'on répondait à une demande en instituant un IEP en région parisienne", explique Céline Braconnier, administratrice provisoire, car 40% des candidats au concours commun des IEP de régions provenaient de cette zone, avec une forte demande pour Lille, le plus proche de la capitale. "On a cherché d'abord à être un IEP comme les autres, parce que c'est ça qui attire les étudiants", dit-elle. C'était aussi la condition pour rejoindre le réseau des IEP de région, qui a apporté son soutien. Les premiers étudiants ont été sélectionnés via leur concours commun.
"Le gâteau est très gros, on peut se le partager à un de plus", souligne Xavier Crettiez, administrateur provisoire adjoint, pour qui les IEP de région ont dû apprécier "de tacler très légèrement (Sciences Po) Paris en mettant un IEP du réseau des régions à Paris, quand Paris a une politique d'exportation de ses antennes" en région.
Trois facteurs expliquent l'attrait des IEP selon Mme Braconnier : "une formation généraliste en sciences sociales les deux premières années, qui permet de reculer le choix professionnel, tout en étant dans un cadre hyper protecteur", "une année entière à l'international" (la troisième) et une bonne insertion professionnelle. L'école a aussi ses spécificités, qui découlent de son origine universitaire. "Notre richesse est de pouvoir nous appuyer sur des enseignants-chercheurs titulaires et membres de laboratoires du CNRS, apporter la recherche dans la formation des élites".
L'école propose aussi des 5ème années "spécialisées en très grand nombre", effectuées en deuxième année de master, avec une vingtaine de masters éligibles à l'UCP ou l'UVSQ. Les étudiants seront doublement diplômés de l'IEP et d'un master. Les droits d'inscription s'échelonnent suivant les revenus des parents, de l'exemption à 4.000 euros par an.
Là où Sciences Po Paris promeut des "conventions ZEP", des jeunes venus de quartiers défavorisés qui intègrent l'école suivant des modalités spécifiques, les IEP de région préfèrent "aider le plus grand nombre possible d'enfants à passer les mêmes épreuves", souligne Mme Braconnier.
L'école a passé des conventions avec des lycées franciliens pour aider les élèves à préparer le concours. L'UCP et l'UVSQ sont "installées dans des territoires très mixtes socialement. On s'est dit qu'on était extrêmement bien placés pour participer à la dynamique d'ouverture sociale", souligne-t-elle. Une préparation au concours des IEP y sera proposée aux étudiants de licence en sciences sociales. Cette politique de démocratisation sera financée grâce à des mécènes, comme le Crédit Agricole Ile-de-France et le cabinet Deloitte. La mairie de Saint-Germain-en-Laye a aussi lancé un programme de logements étudiants. Les étudiants de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye sont eux encouragés à devenir parrains de jeunes qui préparent le concours des IEP dans les quartiers défavorisés.