Yvelines - La surveillance de la résidence présidentielle les week-ends réduit fortement les policiers opérationnels

Des patrouilles immobilisées chaque week-end, un manque d'effectif avec des conséquences pour la sécurité publique: les gardes statiques répétées de La Lanterne à Versailles, résidence présidentielle particulièrement prisée d'Emmanuel Macron, agacent les syndicats policiers.

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Depuis son accession à l'Élysée, Emmanuel Macron a pris pour habitude de séjourner très fréquemment dans ce pavillon de chasse cossu situé en lisière du parc du château de Versailles et réservé au président de la République.

Implantée dans un domaine de quatre hectares, avec piscine et terrain de tennis, cette ancienne résidence des Premiers ministres, que Nicolas Sarkozy s'était appropriée en 2007, est peu à peu devenue une demeure très appréciée du premier personnage de l'État.

Si M. Sarkozy n'y passait pas très souvent, "c'est monté en puissance avec Hollande", raconte Julien Le Cam, délégué syndical Alliance dans le département, "et là maintenant, avec Emmanuel Macron, c'est tous les week-ends"

Trois patrouilles de six policiers

Trois patrouilles, composées au total de six policiers, doivent garder l'extérieur du domaine dès que le président y séjourne. L'intérieur est surveillé par le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR).

"Ce ne sont pas les gardes en soi qu'on dénonce, affirme Julien Le Cam, mais c'est l'impact que ça a sur police-secours. Alors qu'il y a déjà peu d'équipages le week-end, qui trinque? C'est la sécurité publique".

"Ça plombe l'opérationnalité de l'ensemble du département", approuve son collègue Cyril Thiboust, délégué Unité-SGP police, en affirmant que "par moment à Versailles, on se retrouve à une patrouille, voir zéro sur le week-end"

Le président du Sénat à protéger

Versailles n'est pas le seul lieu concerné dans les Yvelines. Le deuxième personnage de l'État, le président du sénat Gérard Larcher, se rend aussi régulièrement à son domicile privé de Rambouillet. Et une patrouille est à chaque fois mobilisée pour en assurer la surveillance.

"Même quand M. Larcher sort avec sa 4L pour aller à la chasse, une patrouille doit rester devant son domicile. Et quand vous mobilisez une patrouille, vous mobilisez tous les effectifs de Rambouillet", détaille Julien Le Cam. "S'il y a appel au 17, ce sont les collègues d'Élancourt qui doivent se déplacer".
 

Tablettes et téléphones portables

Sur le terrain, les effectifs supportent de moins en moins ces gardes statiques. "Qu'on arrête de piocher dans police-secours", réclame un policier du commissariat de Versailles, qui souhaite rester anonyme.

Selon ce policier, en 2018, "40% du temps de travail des unités de Versailles a été consacré à des gardes statiques", en comptant les gardes du commissariat ou de détenus hospitalisés.

"On est là à regarder nos tablettes, nos téléphones portables... nous ce qu'on veut c'est bosser", réclame ce policier.
 

Pas de toilettes

Les syndicats déplorent également l'absence de toilettes devant La Lanterne, dont l'installation a été refusée. "Il faut demander une relève" pour s'y rendre, s'indigne Cyril Thiboust.

Les policiers des Yvelines ont déjà connu une situation similaire avec la surveillance de la maison de Marine Le Pen, à La Celle-Saint-Cloud, parfois pendant "des étés entiers alors qu'il n'y avait personne", se rappelle Julien Le Cam.

"On a mis deux ans à la suppression de cette servitude", imposée au lendemain des attentats de janvier 2015, assure Cyril Thiboust.
 

Un besoin de 36 policiers

La préfecture a reçu les syndicats et leur a assuré avoir fait remonter l'information au ministère de l'Intérieur, ainsi qu'à la présidence de la République.

D'après Cyril Thiboust, la direction départementale de la sécurité publique des Yvelines a suggéré la création d'une unité dédiée à ces gardes statiques. Elle nécessiterait le recrutement d'"approximativement 36 personnes", avance-t-il.

Une perspective à laquelle ne croit guère Julien Le Cam: "en un an, on a eu 6 recrues dans les Yvelines".

Contactée à plusieurs reprises par l'AFP, la Direction départementale de la sécurité publique n'a pu être jointe.
 
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