Le jeune homme qui a lancé, puis annulé, l'apéro facebook du 23 juin à Nantes pourrait recevoir une partie de la facture du dispositif de sécurité mis en place par les pouvoirs publics.
Que les jeunes qui lancent des rassemblements par le biais des réseaux sociaux assument leurs responsabilités : c'est dans cet esprit que les pouvoirs publics réfléchissent aux suites à donner au dernier apéro facebook nantais, le 23 juin dernier.
Et ils envisagent d'envoyer une partie de la facture à l'instigateur de la manifestation : un jeune de 17 ans, qui habite dans la banlieue de Nantes.
Cet apéro, qui se voulait géant, a été lancé mi-juin par le biais d'une page facebook. Avec un lieu de rendez-vous à l'Hotel-Dieu à Nantes, le samedi 23 juin à 19 heures.
Le nombre de participants déclarés est monté jusqu'à presque 3000.
Mais la veille du rassemblement, l'instigateur de la page facebook annule l'évènement, et supprime la page. Entretemps, le jeune homme a été identifié par les autorités, et s'est retrouvé convoqué par la police avec ses parents. Les policiers ont sans doute fait preuve de persuasion et de pédagogie pour que le jeune homme se rende compte qu'on ne pouvait pas faire déplacer 3000 personnes dans un lieu public et les inciter à s'alcooliser sans être tenu responsable des conséquences.
Il existe effectivement un article du code pénal qui oblige à demander une autoristaion préalable pour l'organisation de rassemblements festifs.
En l'absence d'autorisation, le contrevenant s'expose à 6 mois de prison et 7500 euros d'amende.
L'apéro a donc été annulé la veille du rendez-vous.
Mais les autorités, elles, avaient déjà prévu le dispositif de sécurité : 280 policiers, 50 pompiers, et des secouristes. Et une interdiction de vente et de transport d'alcool dans le centre-ville le samedi soir.
Malgré l'annulation, quelques centaines de personnes sont venues devant l'Hotel-Dieu.
Pas d'incidents, mais il a fallu ensuite faire passer les services de nettoyage, ce qui est loin d'être gratuit.
Une grosse facture, donc, qui en théorie, sera payée par l'argent public, donc par le contribuable. Mais qui sera peut-être répercutée en partie à l'organisateur. Voir la vidéo.
Les manifestations de ce type sont considérées comme étant potentiellement à haut risque par les autorités. En particulier parce qu'il n'y a pas d'organisateur identifié, pas de responsable civil, et donc personne pour prendre en charge les secours et toute l'organisation inhérente à ce genre de manifestions. Personne ne peut en garantir l'encadrement.
Il s'agit d'un problème de sécurité publique, comme ont pu l'être en leur temps les rave-partys "sauvages".
Face à ces apéros facebook, certaines collectivités choisissent de les accompagner, et de leur donner un cadre réglementaire, pour éviter les débordements. Mais cela suppose d'avoir des organisateurs qui acceptent de rentrer dans cette logique.