Pascal Rouiller est à l'initiative des premières Confluences Pénales de l'Ouest. Rencontre avec cet avocat qui défend notamment Gilles Patron dans l'affaire Laetitia.
Avocat au barreau d'Angers, il a récemment défendu un des protagonistes du procès des vendangeurs. Il a aussi été avocat dans l'affaire opposant la ville d'Angers au président du SCO Willy Bernard en 2011.
Pourquoi ces Confluences Pénales de l'Ouest ?
L'idée est de créer en un lieu un temps de rencontre, de réflexion et d'ouverture sur la justice pénale en France.Proposer aux acteurs du monde judiciaire un espace de formation professionnelle au sens large, qui sorte du cadre des colloques juridiques traditionnels.
Pascal Rouiller était l'invité de notre journal télévisé ce midi :
##fr3r_https_disabled##
Pourquoi un thème sur le rapport médias/justice
"C'est un thème central, je crois pouvoir dire qu'il est d'une actualité brûlante sinon incandescente, on a dans les sujets dans les médias, dans les journaux, quelques soient les supports d'ailleurs cette problématique du rapport entre le monde judiciaire et les médias avec les interventions des avocats, des magistrats, des familles elles-même des auteurs mis en cause, des victimes qui veulent aller plus vite, qui veulent clamer leur souffrance, qui veulent crier leur innocence selon les hypothèses et leur point de vue et tout ça fait un immense battage qui met à mal bien sûr la confidentialité sinon le secret habituel de l'institution judiciaire et de ses pratiques."La pression des médias est-elle facile à gérer ?
"C'est évidemment compliqué de communiquer parce que les professionnels du monde judiciaire ne savent pas communiquer, n'ont pas appris à communiquer. C'est pas dans l'histoire de l'institution judiciaire. Après on a plus ou moins de liberté, on s'y met avec plus ou moins d'appétance et aujourd'hui beaucoup d'avocats mais également de parquetiers, des procureurs communiquent très très bien. Donc on répond, on est très preneurs de ces médias lorsqu'ils se présentent et puis de temps en temps on suscite également la communication bien évidemment parce que comme procureur on y a intérêt, comme famille de victime on y a intérêt ou encore une fois comme conseil du mis en cause, on y a intérêt également. Dans ces moments-là, les médias sont sollicités par les professionnels."Le développement des supports médiatiques accélère la demande ?
"C'est évident ! Quand on voit l'actualité sur Twitter par exmple, vous êtes bien obligé de communiquer dans la journée sur l'information qui sort le matin. Et si vous ne dites pas haut et fort que vous contestez l'accusation portée contre vous ou qu'il y a une erreur sur la personne, ou au contraire que ce n'est pas un meurtre mais un assassinat, etc... on vous dit tout et n'importe quoi, tout circule dans tous les sens et vous êtes obligé de vous positionner. Jamais, je crois, le temps i n'a été autant en décalage avec le temps médiatique, mais le temps médiatique n'est pas toujours garant d'une excellence de l'enquête, des investigations. On affirme parfois des choses qui ne sont évidemment pas certaines."Comment rester alors dans son rôle d'avocat ?
La communication de l'avocat ne peut se justifier, ne peut se fonder que sur l'intérêt de son client. Si vous avez intérêt à communiquer, vous communiquez. Si vous n'y avez pas aucun intérêt, lintérêt de l'avocat n'existe pas. Seul l'intérêt de la cause qu'il soutient a du sens. Donc selon les affaires, selon les circonstances, selon les moments,(...) ça avance un peu plus vite en général quand on commence à en parler ici et là et quand, grâce aux médias, on arrive à intéresser la justice sur le dossier que l'on traite."