4 à 0, on croyait Le Mans sportivement tiré d'affaire après sa victoire passée face à Ajaccio vendredi dernier, tout est à refaire. Du côté du repreneur, rien n'est joué non plus. Hier, la ville a payé les frais de la rencontre contre Le Havre.

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Les Manceaux ont encaissé les buts dans une ambiance de fin de règne. Hier soir, à deux journées de la fin du championnat, ils sont devenus les premiers non relégables.
Laval est le premier relégable après sa défaite hier face à Ajaccio GFCO, 1-2.

Seulement les Sarthois ne vont pas finir la saison avec le scénario le plus simple. Monaco, le leader, ne va faire des Manceaux qu'une bouchée sur le Rocher. La dernière journée avec Lens dans l'écrin sarthois du MMArena, aura des airs de bal des loosers, les massacrés de Guingamp se retrouveront au Mans.
Il n'y a plus qu'à espérer un miracle. Comment ne pas se retrouver la saison prochaine en National ? 

reportage de Yann Ledos, Marc Yvard et Stéphane Hérel de France 3 Maine hier soir à MMArena.

La ville paye le match contre Le Havre

C’est une première, plutôt discrète. La ville du Mans vient de payer la rencontre entre Le Mans FC et Le Havre de ce vendredi soir pour le compte de la 36e journée de championnat de Ligue 2. Elle a acheté 2.000 places directement, et 3.000 autres places par le biais de ses sociétés comme la Setram (bus et tram), la SEM (société d’équipement immobilier du Mans ) et Le Mans Parking (gestionnaire des parkings).

C’est une première, imposée par les repreneurs potentiels du club, emmenés par l’homme d’affaires, Claude Hervé. Depuis début mars et l’insolvabilité déclarée d’Henri Legarda, le président du Mans FC, ils finançaient le fonctionnement du club. Càd les salaires de mars, l’organisation des matchs à domicile (100.000 euros par match) et les déplacements à l’extérieur. Sur France Bleu Maine ce matin, Claude Hervé a sifflé la fin de la partie : « nous avions un accord avec Henri Legarda pour verser 800.000 euros au club. Cette somme a été créditée ». Il n’y aura pas un sou de plus. Et pour l’heure, Claude Hervé n’a toujours pas précisé s’il était prêt à reprendre ou non le club.

Une première, mais pas une dernière ?


Pour éviter un forfait, la municipalité du Mans a donc mis la main à la poche. Le maire, Jean Claude Boulard, avait-il le choix ? Il a en tous cas fait une première entorse à la règle voulant qu’il ne subventionne pas le club. Règle édictée en février dernier lorsqu’il avait annoncé l’achat de la Pincenardière, le QG du club, pour 2 millions d’euros.
Cette première entorse pourrait ne pas être la dernière. Ne serait ce que pour assurer le déplacement à Monaco et la réception de Lens, pour les deux dernières journées de championnat. Ne parlons même pas des salaires d’avril et de mai des joueurs et du personnel du Mans FC. Un package estimé à plus d’1,1 million d’euros.

La reprise du club subventionnée ?


Mais au-delà des prochaines semaines, et à moins que des investisseurs miracles… sortent du bois, on peut difficilement imaginer que la reprise du club se fasse sans « subvention » de la part de la ville du Mans..

L’aide des collectivités à un club professionnel est encadrée par la loi. Elle ne doit pas dépasser 3,9 millions d’euros par an : 2,3 millions d’euros en subventions directes et 1,6 million d’euros en prestations de services (comme l’achat d’espaces publicitaires et l’achat de places, cf. Le Havre).

Mais politiquement, cette solution est risquée pour Jean Claude Boulard. Il faudra gérer l’opposition de ses partenaires écologistes et du Front de gauche, et les remarques acerbes de l’UMP locale. Il faudra aussi gérer l’incompréhension des contribuables : investir dans le football en ces temps de disette des finances publiques est difficilement audible.
Alors certes, le maire du Mans pourra toujours argumenter en précisant qu’il vaut mieux subventionner, un temps, plutôt que de voir le club disparaitre et le stade revenir dans le giron de la ville. Mais le coût politique d’une telle décision est difficilement évaluable… à un an des municipales.

Pierre Lawless

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