Nantes : un premier album explosif pour les Von Pariahs !

Ils ont l'énergie du rock garage, la mélancolie de la cold wave et la violence du punk, un sacré cocktail qui embrase les scènes depuis 4 ans maintenant et se retrouve aujourd'hui gravé pour l'éternité. Rencontre avec l'un des groupes rock les plus prometteurs du moment : les Nantais Von Pariahs.

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Ils sont six, Hugo, Romain, Guillaume, Marc-Antoine, Sam et Théo, tous ou presque élevés au grand air de Vendée.

Seul élément rapporté, le chanteur Sam, natif de Jersey. Un détail, me direz-vous, oui, mais un détail qui compte. Chanter en anglais quand on est anglais, c'est forcément plus convainquant !

Quelques balbutiements sous le nom de Fat Pandas et très vite un autre nom s'impose, plus rock, plus brutal, plus animal : Von Pariahs.

Des concerts, beaucoup de concerts, un passage remarqué aux Transmusicales en 2010, un deuxième passage en 2012, le Printemps de Bourges, un EP, un déménagement collectif sur Nantes et puis... et puis... un album, un très bel album, "Hidden Tensions", 12 titres qui s'enchaînent dans la fureur des guitares et la rage de vivre.

"Hidden Tensions" est disponible depuis aujourd'hui, lundi 30 septembre, chez tous les bons disquaires de France et bien entendu sur toutes les plateformes de téléchargement légal. En attendant de casser votre magnifique cochon rose en porcelaine et de vous jeter frénétiquement sur les quelques euros laborieusement économisés, écoutez, regardez, frissonnez, Von Pariahs c'est ça...

Fougueux, habités, impétueux, enflammés, passionnés, déterminés... les Von Pariahs se sont forgés une solide réputation sur scène et comptent bien s'offrir un supplément d'âme sur platine. Il n'en fallait pas plus pour que nous ayons envie d'en savoir plus sur eux. Rencontre avec l'un des leaders, le guitariste Théo Radière...

Bonjour Théo. Alors cet album qui sort aujourd'hui, "Hidden Tensions", vous ressemble-t-il ?

Théo. Il est fidèle à notre état d'esprit : dire les choses clairement, sans détours inutiles, sans fioritures ; mais avec de la force et parfois une certaine subtilité à laquelle on tient. Même si notre réputation s'est forgée sur le live, on écoute tous des albums, et le nôtre on l'a pas uniquement abordé comme le témoin le plus fidèle possible de notre énergie scénique ; on l'a aussi peaufiné afin que même après 15, 20 écoutes, tu puisses encore y découvrir quelque chose que tu n'avais pas entendu les autres fois. C'est un disque qui a la subtilité de ne pas te dévoiler tout, d'un coup, dès la première écoute.

Revenons un peu en arrière. Le groupe est né en Vendée. C'était facile de faire du rock et qui plus-est du post-punk là-bas ?

Théo. La facilité ça n'existe pas. Mais ce qui est sûr c'est qu'on a su imposer notre groupe et notre identité.

L'exil musical était inéluctable ?

Théo. Pas inéluctable, juste naturel. Aller à la rencontre d'un maximum de gens, c'est essentiel pour un artiste, une oeuvre. À l'époque, Nantes était la suite logique à notre parcours, géographiquement notamment.

Aujourd'hui, vous êtes installés à Nantes. Tout est plus facile ?

Théo. On peut considérer qu'on a plus facilement accès à des endroits pour répéter, aller voir des concerts, des films, des expos... Mais en tant que groupe ce ne sont pas les seuls critères qui rendent la vie plus simple. Le foisonnement artistique d'une grande ville, ça peut aussi jouer un rôle asphyxiant par exemple.

Nantes, terre de rock ? Comment vous situez-vous dans le paysage musical nantais ?

Théo. Terre de rock, non. Il y a beaucoup de groupes qui explorent beaucoup de styles. Nantes est une ville qui abrite un grand nombre d'artistes et, comme chacun d'entre-eux, nous sommes uniques. Von Pariahs ça ne se situe pas, ça s'écoute.

Et la prochaine étape ? Paris ? Londres ? New York ? Saint-Tropez ? Vous avez des ambitions internationales je crois ?

Théo. Notre ambition elle est très simple : faire parvenir notre musique aux oreilles d'un maximum de personnes, parce qu'on pense qu'elle est un exutoire comme on n'en trouve plus beaucoup. La prochaine étape c'est donc de faire des concerts dans un maximum de villes, et de distribuer notre album sur un maximum de territoire.

Les Transmusicales 2 fois, le Printemps de Bourges, les Eurockéennes, un EP, aujourd'hui l'album... tout ça en quoi, 4 années. On vous sent pressés, déterminés, sur scène comme en coulisse ? Qu'est-ce qui vous fait avancer ? La gloire ? Les filles ? L'argent ? La musique et rien que la musique ?

Théo. En fait on n'a juste pas peur de s'exprimer, de laisser sortir notre colère, notre joie, notre tristesse, notre force, etc... Des trucs que tout le monde retient pour soi au quotidien. Ça sort en musique parce que c'est instantané. Et on agit sans peur du jugement. Ce qui nous fait avancer, c'est notre confiance en nous en fait : on a appris à nous écouter nous-mêmes, et on a beaucoup de trucs à dire.

Tout cela ne va-t-il pas finalement trop vite ? N'avez-vous pas peur de vous brûler les ailes ?

Théo. Trop vite ? Brûler les ailes ? C'est l'histoire d'une vie ça. Le meilleur moyen de passer à côté de ton existence c'est de commencer à vouloir prendre du recul sur ce qui se passe dans l'instant. On n'analyse pas notre présent, on le vit.

Vous n'aimez pas qu'on compare votre musique, qu'on vous enferme dans un style ou dans un autre mais Il y a chez vous quelques influences évidentes comme Joy Division, Bauhaus, Bowie, Cure..., du post-punk bien sûr mais aussi beaucoup de punk, de rock garage. Alors plutôt que de vous demander vos influences, dites nous justement ce qui vous singularise vous les Von Pariahs des autres groupes de post-punk, des autres groupes tout court ?

Théo. Je crois qu'on est un excellent condensé entre la culture très classe et poétique à la française, et l'efficacité anglo-saxonne. L'alliance de ces ingrédients nous permet de toucher du doigt une certaine vérité, dans la forme autant que dans le fond, et donc de parler à des gens.

Vous avez aujourd'hui à peu près l'âge du leader de Joy Division, Ian Curtis, quand il s'est suicidé, c'était en 1980, autant dire le siècle dernier. Vous n'avez donc pas connu l'époque punk ni post-punk... Est-ce un pour vous un handicap ou un avantage ?

Théo. On vit dans notre époque ! On va pas regarder en arrière et se dire, « putain mais j'aurais trop aimé vivre à cette époque, jamais cette qualité sera égalée, etc... », tout simplement parce que toute forme d'expression se vaut. Nous on voit pas les choses cantonnées dans des genres, des styles. La musique c'est de la musique, point. Qu'on soit en 2013 ou en 1977, les gens sont touchés par les créations d'autres gens. Il s'agit de vivre dans le présent et d'avoir assez d'amour propre pour considérer que sa propre parole vaut autant que la parole de n'importe quelle autre personne, et ça s'arrête là.

J'ai lu quelque part que vous avez découvert Joy Division avec le film Control de Anton Corbijn et que ce fût pour vous une révélation. En quoi ce film a changé votre approche de la musique et peut-être finalement votre vie ?

Théo. Ça n'a absolument pas été une révélation. On a juste trouvé le film cool, et il nous a en quelque sorte appris à décrypter et apprécier la musique parfois pas très accessible de Joy Division. Mais on jouait déjà de la musique dans des groupes bien avant de découvrir ce film, et on n'a pas eu besoin de Control pour comprendre que c'était un truc qu'on aimait particulièrement faire.
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Pouvez-vous nous dire vers quelles thématiques, quelles tensions, tendent vos paroles ?

Théo. Les paroles de Sam traitent des tensions humaines, de la vie quoi. D'un truc que tout le monde connaît sans vraiment le connaître. Sauf que lui il les évoque de manière tellement juste et simple que ça atteint une vérité qui fait écho à tout le monde finalement. Ça rejoint un peu ce que je disais tout à l'heure par rapport à notre musique.

On dit que vous fonctionnez d'une manière assez despotique. Théo et Sam décident, les autres exécutent. C'est aussi tranché que ça ?

Théo. Sam écrit ses paroles, compose ses lignes de chants. Moi j'écris la musique. Les autres apportent parfois leur recul sur le morceau du point de vue de l'arrangement, mais surtout l'âme à chacune des parties que je leur confie. C'est là que l'alchimie opère. Il y a une telle énergie qui est développée quand on joue ensemble, c'en est presque flippant parfois, parce qu'un peu inexplicable. Et le fait que ça fonctionne si bien fait tout simplement de nous un véritable groupe. En ce qui me concerne, j'aime aller au bout des choses, et ça veut aussi dire aller au bout de mes idées. Je suis convaincu que c'est bénéfique à notre musique au final, parce que chaque morceau ne vient que d'une personnalité et n'est donc pas biaisé ou détourné par un jugement extérieur aux références différentes, à l'histoire différente. Il est entier. Pas parfait hein : entier. C'est ce qui le rend fort, et avec les gars on est tombé d'accord sur cette idée depuis longtemps déjà.

Un groupe invisible sur internet n'existe pas aujourd'hui. Pouvez-vous nous dire quel rapport vous avez entretenu dès le départ avec les réseaux sociaux, les plateformes de téléchargement, les sites d'hébergement de vidéos ?

Théo. Ça nous est simplement apparu comme une opportunité à saisir de manière intelligente. C'est à dire dans la vérité de notre musique, de nos personnalités, de nos choix. On l'a vécu comme la naissance d'une société bis, et on l'a abordé comme tel. On a donc exposé notre musique et notre groupe de la même manière qu'on le faisait dans la vraie vie.

Votre pochette est signée Théo Mercier. Pouvez-vous nous dire qui est cet artiste, comment vous l'avez rencontré et nous éclairer sur la signification, s'il y en a une, de cette famille de fantômes ?

Théo. C'est un artiste plasticien français qui est à peu près de notre génération, et qui développe un univers à la fois très réaliste et très abstrait, subtil et habilement décalé par moment. Il traite la vie de manière parfois sombre, parfois euphorique, parfois triste. Son univers nous a parlé, on l'a contacté et il nous a autorisé à utiliser cette photographie d'une de ses oeuvres qu'on adore et qui pour nous est en phase complète avec notre album : il annonce une violence latente qui ne demande qu'à sortir.

Un mot sur votre label Yotanka. Un label angevin plutôt que parisien ?

Théo. C'est surtout un label indépendant très professionnel, et très enthousiaste vis à vis de notre musique. Un label qui nous laisse libre de nos choix et ça, ça vaut n'importe quoi d'autre.

Quel commentaire vous suggère cette vidéo ?

Théo. La seule et unique chanson de Bauhaus que je connaisse. Ah ben non, elle n'est pas d'eux.

Et celle-ci ? Que pensez vous du rock politique et insurrectionnel comme celui des Clash ?

Théo. On n'est pas un groupe politique. C'est loin de nous ça. C'est juste une bulle professionnelle de plus avec ses propres guerres internes d'ambitions et d'intérêts personnels, et avec laquelle on n'a rien en commun. Se battre, par contre, pour faire respecter ses droits en tant que personne, dans la vie, c'est un truc qui nous parle. C'est une notion plus concrète. Oser s'exprimer c'est aussi ça, c'est montrer qu'on existe, qu'on accorde de l'importance à sa propre vie, et qu'on laissera personne nous considérer comme moins important que n'importe qui d'autre. Se respecter soi-même. C'est aussi ça qu'on fait passer à travers notre musique.

Quel est votre coup de coeur musical du moment ?

Théo. His Electro Blue Voice (Ruthless Sperm) et Zombie Zombie (Rituels d'un nouveau monde)

Parmi vos projets, beaucoup de concerts et de promo j'imagine mais encore ?

Théo. Chaque chose en son temps, mais on a déjà commencé à travailler sur un successeur à Hidden Tensions. De toute manière, de la musique, beaucoup de musique.

Merci Théo, merci les Von Pariahs


Interview réalisée le 24 septembre 2013

Plus d'infos sur le groupe ici et

Les Von Pariahs en live...
Vous ne rêvez plus que d'une chose : voir les Von Pariahs en live ? Alors choisissez votre date... ils seront à La Cigale à Paris le 10/10, à Cholet le 9/11, au Mans le 16/11, à Rennes le 21/11, à Pornichet le 22/11, à Morlaix le 23/11, à Angers le 12/12, à la Roche sur Yon le 14/12... Toutes les dates, toutes les infos sur leur site internet.
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