Le metteur en scène et comédien Patrice Chéreau s'est éteint ce lundi à l'âge de 68 ans, emporté par un cancer du poumon. Il avait vu le jour le 2 novembre 1944 à Lézigné, dans le Maine-et-Loire.
Elevé à Paris, il n'en oubliera pas pour autant ses racines angevines puisqu'il fera partie du comité de parrainage du festival Premiers Plans d'Angers.
Une rue porte son nom dans sa commune natale.
Il grandit cependant à Paris. Son père peint, sa mère dessine.
A 16 ans, il rejoint le groupe théâtral du lycée Louis-le-Grand. A 21 ans, il monte Marivaux au festival de Nancy. A 22 ans, il prend la direction de son premier théâtre à Sartrouville (Yvelines).
En 1972, Roger Planchon le fait nommer co-directeur du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne où il reste jusqu'en 1981. De 1982 à 1990, il dirigera le Théâtre des Amandiers de Nanterre (Hauts-de-Seine).
Il mènera en parallèle une carrière cinématographique en tant que metteur en scène. Il tourne son premier film en 1974 ("La Chair de l'orchidée"), suivi de neuf autres longs-métrages souvent récompensés en France et à l'étranger, parmi lesquels "L'homme blessé" en 1983, un film très personnel sur une passion homosexuelle, "La Reine Margot" en 1994, deux fois primé à Cannes et couronné par cinq Césars, ou "Ceux qui m'aiment prendront le train" en 1998. Il préside en 2003 le jury du Festival de Cannes.
Il incarnera également une dizaine de rôles en tant que comédien au cinéma. On le verra notamment dans Danton d'Andrzej Wajda, Lucie Aubrac de Claude Berri, Le temps du loup de Michaël Haneke.
Il se consacrera également à la mise en scène d'opéra : Les contes d'Hoffman d'Offenbach sous la direction musicale de Georges Prêtre, L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner, sous la direction de Pierre Boulez, Don Giovanni de Mozart et Tristan et Isolde de Wagner sous la direction de Daniel Barenboïm,
Elektra, l'opéra de Richard Strauss restera sa dernière mise en scène, ovationnée en juillet dernier au festival lyrique d'Aix-en-Provence.