Pendant qu'une réunion entre la ministre de la Santé Marisol Touraine et les organisations de sages-femmes avait lieu au ministère, une partie de la profession poursuit un mouvement de grève illimitée, à Nantes, les sages femmes ont occupé la rue
Blocage du tram, détournement de l'Éléphant, les sages-femmes n'ont pas ménagé leur peine. Une bonne centaine d'entre-elles ont manifesté leur déception de voir leur métier réduit à la portion congrue dans le système de santé.
"Sages-femmes en grève", "Statut non médical ça nous fait mal" ou encore "Marisol notre statut nous désole", pouvait-on lire sur des petites affiches dans le dos des manifestantes, portant des masques blancs ou leurs blouses professionnelles.
"On a envie que ça bouge pour notre profession, être mieux reconnues" a expliqué à Paris Anaëlle Fournier, sage-femme hospitalière. Des rassemblements devant les Agences régionales de santé de Toulouse, Lyon, Marseille, Strasbourg, Rennes ou Limoges étaient également organisés, selon Adrien Gantois du Collège national des sages-femmes, membre du collectif des sages-femmes.
Devenir des professionnelles de premier recours
Ce collectif composé d'associations et d'organisations syndicales de sages-femmes a lancé le 16 octobre un mouvement de grève illimitée. Dans ce cadre, une manifestation a réuni à Paris plusieurs milliers de sages-femmes le 7 novembre, conduisant la ministre Marisol Touraine à annoncer l'installation d'un groupe de travail pour "réfléchir" à la place de cette profession dans le système de santé.Le collectif souhaite que les sages-femmes obtiennent un statut médical qui ne leur est pas reconnu dans les faits et qu'elles soient considérées comme professionnelles de premiers recours, c'est-à-dire comme praticien vers lequel les femmes peuvent être orientées en premier.
Outre le collectif, les organisations syndicales représentatives de la profession participent aussi à la réunion. Si elles partagent la plupart de ces revendications, elles ne sont toutefois pas favorables à l'attribution d'un statut de praticien hospitalier -comme les médecins- pour les sages-femmes à l'hôpital. "Il y a manifestement un manque de reconnaissance des sages-femmes, ça passe par une meilleure place dans le système de santé, mais aussi par une revalorisation salariale", a déclaré pour Didier Choplet représentant la profession à la CFDT.
Avec AFP
Nantes : la manifestation des sages femmes