Non, on ne parle pas de la peur de grossir ce soir. Oui, on n'oublie pas d'offrir un cadeau à l'être aimé. Non, on essaye pas d'ouvrir des huîtres ce soir pour la toute première fois. Bref le sauve-conduit pour passer l'épreuve est ici.
- On ne parle pas de calories ce soir. Un canapé au saumon ? 220 calories. Une part de dinde aux marrons 383. Une part de bûche à la crème au beurre ? 250 calories. Un vert de vin liquoreux 200. Ce soir vous oubliez la calculatrice. Tout est permis. Le régime, les complexes laissez cela pour demain soir. Votre repas sera sucré, arrosé, calorique et alors ? C'est ça l'esprit, l'idée. Vous êtes là pour partager avec vos amis les meilleurs mets. Carpe Diem. Profitez-en. Juste quelques verres d'eau avant d'aller vous coucher. Demain matin, des protéines au petit déjeuner pour évacuer l'acide lactique qui s'est caché dans vos articulations. Du thé, plutôt que du café et hop vous êtes prêts pour le déjeuner de Noël.
- Cadeau obligatoire. Comment vous n'avez pas de cadeau ce soir pour votre moitié(e) ? Stop, foncez en acheter un. Sinon C'est le début de la fin. Le Huffingtonpost ce matin relève que le statut Facebook le plus tapé en cette période festive est "nous avons rompu parce que". Parce que le cadeau est le révélateur idéal pour l'être aimé pour jauger votre amour. Offrir un sourire en lui disant "tu as déjà tout alors je n'ai rien trouvé" et c'est "the end" avant le dessert.
- Vous n'avez jamais ouvert une huître avant ce soir. Vous avez décidé d'en offrir une douzaine à vos 12 convives. Stop. N'oubliez pas la statistique. Les accidents de la main arrivent toute l'année, mais en cette période de fêtes les chirurgiens de la main sont en surchauffe. Deux solutions, vous les achetez ouvertes auprès de votre écailler ou vous achetez un "sabot à huîtres" un petit clapet en bois fabriqué à Thiers (la capitale du couteau) et plus de risques.
- Attention aux querelles familiales. Noël, c'est traditionnellement la fête où nous voilà replongé en enfance. Le psy Jacques Arène explique que "nous attendons trop des autres, en général. A chaque Noël, nous avons l’espoir inconscient que des blessures seront réparées, des liens restaurés. Mais nos proches ne changeront pas par magie." Votre père après l'apéritif se réjouit du retour de son seul fils, alors que vous êtes là aussi. Votre mère ne vous voit pas car elle veut impressionner sa belle fille d'un réveillon de Gargantua. Vos nièces sont des pestes que vous ne supportez plus. Soit vous aimez souffrir en silence, soit vous aimez vous infliger l'épreuve annuelle histoire d'avoir la confirmation que rien n'a changé. Bref, il serait peut-être temps de grandir et d'oublier la souffrance répétitive.
- La crise, mais quelle crise ? Arrêtez avec la ritournelle française du moment. C'est la fête ce soir. Notre pays reste la cinquième puissance du monde. Les magasins sont plein de consommateurs en apesanteur. Pas d'auto-flagellation gâtez-vous, soyez généreux. Lâchez-vos SICAV pour relire Jonathan Livingston le Goëland. " Mille années durant, nous avons joué des ailes et du bec pour ramasser des têtes de poisson, mais désormais nous avons une raison de vivre : apprendre, découvrir, être libres !"