Après l'humiliation d'avoir été congédiée par une dépêche présidentielle glaciale et narcissique, celle qui portait enfin son habit de première Dame fait ses adieux à Bombay auprès d'enfants malades de la faim. "J'étais là avant, je serai là après" conclut l'Angevine.
L'Inde
Une dignité, une force, l'humiliée a le regard de celle qui sait. Elle sait qu'elle est en train de gagner son ultime bataille, celle de l'opinion. Congédiée par une dépêche d'agence, remerciée comme un cabinet ministériel, Valérie Trierweiler a répondu juste avant de prendre l'avion des Indes d'un tweet pour rappeler d'où elle vient.Toute ma gratitude va à l'extraordinaire personnel de l'Elysée. Je n'oublierai jamais son dévouement ni l'émotion au moment du départ.
— Valerie Trierweiler (@valtrier) 25 Janvier 2014
Elle dont la mère vendait les tickets à la piscine municipale d'Angers, remercie le petit "personnel" élyséen pour son "dévouement". La dépêche du président oubliait le moindre mot de gratitude pour celle qui avait partagé son destin, elle, elle loue le chemin parcouru. Comme l'écrit si bien Clara-Doïna Schmelck dans le Plus du Nouvel Observateur
L'Élysée, ces allées dorées que l'on traverse le cœur battant les premiers mois, ces hautes fenêtres qui vous apprennent à dire "je" en haussant la mâchoire comme un cheval de course... Jusqu'au soir où le président vous répudie publiquement à travers une missive rendue publique, sans tact, sans une once d'humanité. Un monde dépourvu de tout sens de la gratitude.
La bonne grâce est le vrai don des fées", concluait Perrault à la fin de son "Cendrillon ou la petite pantoufle de verre"....
6 mois en première dame
La femme libre qui à la Bastille réclamait d'être "embrassée sur la bouche" devant les caméras, la jalouse qui gazouillait contre la mère des enfants présidentiels, la Dame de Pique que la France aimait détester, au fil des mois au 55 rue du Faubourg Saint Honoré se métamorphosa en Première Dame.
Le 19 octobre dernier, à Angers elle était même "damissime" à l'école Paul Valéry, en donnant la dictée pour l'association Ela. Là devant ses anciennes institutrices, elle avait l'allure assurée de la tout sauf concubine.
Valérie Trierweiler pourtant, en pleine affaire Léonarda, ne put s'empêcher d'épingler les conditions de l'arrestation de la jeune Rom.
Il y a sans doute des frontières à ne pas franchir et cette frontière c'est la porte de l'école"
L'adieu aux armes
Là ce matin en Inde, Valérie Trierweiler n'est plus Première dame. L'Elysée a nettoyé en toute hâte son site internet. Numériquement, elle n'a jamais été, l'oubli est de rigueur. Elle d'un sourire, savoure.
j'étais là avant, je serai là après.