Le collectif des acteurs économiques bretons a estimé lundi soir que la nouvelle version de l'écotaxe, devenue "péage de transit", était "une modification en trompe l'oeïl préjudiciable à l'économie et à l'emploi".
Le collectif, à l'origine des premières manifestations contre l'écotaxe dès 2009,considère en effet que "le prix de tout transport, qu'il passe ou qu'il ne passe pas par une route écotaxée,sera majoré de l'ordre de 2,5% (....) selon le système de majoration de prix obligatoire sous peine d'une amende de 15.000 euros" prévu par les textes, écrit le collectif dans un communiqué.
"Cela signifie que le prix d'un transport allant du Guilvinec à Rennes devra être majoré par le transporteur de l'ordre de 2,5% alors que le véhicule ne passe pas par une route écotaxée", fait valoir le collectif qui "réaffirme sa totale détermination contre l'écotaxe".
Entre l'écotaxe et le péage de transit, on attend toujours en vain ce qui nous a été promis : où est passée la pause fiscale ?!? #résistance
— Les Bonnets Rouges (@BonnetsRouges) 23 Juin 2014
"Le collectif s'oppose à une taxe dont les coûts de perception sont de 50%, concentrée sur l'économie de production (agricole, halmieutique et industrielle) qui devra payer une majoration de prix de 2,5% même quand le camion ne passe pas par une route écotaxée, dont le linéaire routier sera rapidement étendu et dont le barême, comme tous les autres impôts et taxes, sera sans cesse revu à la hausse", poursuit le communiqué.
Le Collectif, présidé par le président du Medef/Bretagne, Joël Chéritel, estime aussi que ce "péage de transit" entraînera "une inévitable fragilisation des entreprises de transport françaises face à leurs concurrentes étrangères aux marges notoirement supérieures et qui, elles, pourront supporter le coût de l'écotaxe sans le répercuter à leurs clients".
Selon le collectif, les marges nettes des entreprises de transport en Bretagne sont comprises "entre 0,5 et 1%", et, le "système de majoration de prix obligatoire sous peine d'une amende de 15.000 euros" va "impacter tous les circuits économiques".
La contestation de l'écotaxe a pris un tour beaucoup plus large en Bretagne à l'été 2013 avec une première dégradation de portique écotaxe, en août dernier.
A l'automne, la fronde s'est cristallisée avec le mouvement des "Bonnets rouges" qui s'en sont pris à de nombreux portiques.
Un nouveau portique, situé à Prinquiau (Loire-Atlantique), sur la N171 entre Nantes et Saint-Nazaire, a été incendié dans la nuit de dimanche à lundi et a été démonté dans la journée de lundi.