Transavia Djerba : bloqués 36 heures à l'aéroport, la colère toujours vive des passagers

Des bagarres, des cris, une attente interminable, 250 passagers d'un vol de la filiale low-cost d'Air France ont du attendre 36 heures pour décoller de Djerba. Ils ne décolèrent toujours pas. 

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36 heures bloqués à l'aéroport

La grève de bagagistes de l'aéroport international de Djerba a cloué les avions au sol. Jeudi dernier, 250 passagers ont dû attendre pas loin de 36 heures avant d'embarquer pour Nantes et Paris. L'ambiance est très vite devenue explosive, les incidents avec la police tunisienne se sont multipliés, plus de 600 personnes étaient bloquées dans l'aérogare. 

La compagnie a tardé à donner des explications, 5 heures après l'heure prévue du départ, sandwiches et boissons ont enfin été distribués. Excédés, des passagers de Transavia ont ensuite tenté, dans la nuit, de bloquer des guichets d'enregistrement. Mais la police tunisienne est intervenue "pour nous repousser, il y a eu des coups de poing, et ils ont menacé de nous confisquer nos appareils multimédia car certains filmaient" explique un témoin.

A 10H00 vendredi, "nous avons eu confirmation du vol de 17H10 mais la compagnie a refusé de donner tout document officiel, obligeant les touristes à rester sur place", a raconté le passager, précisant que l'avion pour Nantes et Paris n'avait décollé qu'à 19H30.
La compagnie, pour sa part, a expliqué  avoir affrété un avion depuis Monastir, ainsi que deux bus et deux mini-bus pour y emmener les passagers, mais l'un des véhicules a crevé, et l'appareil a dû repartir à vide. Elle a affirmé avoir offert aux passagers le remboursement de leur billet.



Transavia, le low-cost version Air France

transavia.com est une société dont le siège social est à Amsterdam-Schiphol. Sa filiale française a été créée en 2007 en France. La compagnie est une entité indépendante du groupe AIr France-KLM. Au niveau de son capital Transavia France est détenu à 60 % par Air France.


Les obligations légales d'une compagnie low-cost

La convention de Montréal autour des droits des passagers s'applique au low-cost comme au vol charter. Elle prévoit, comme le précise en ligne l'Institut National de la consommation  :

  • Une assistance à partir de 2 heures de retard. Le transporteur doit vous offrir rafraîchissements et restauration, et vous permettre de passer gratuitement deux appels téléphoniques, deux fax ou deux messages électroniques (SMS par exemple).
  • en cas de perturbation du trafic aérien liée à une grève dans une entreprise, un établissement ou une partie d'établissement entrant dans le champ d'application , tout passager a le droit de disposer d'une information gratuite, précise et fiable
  • si le départ du vol de remplacement n’est pas prévu pour le jour même, vous avez droit à un hébergement à l’hôtel et
    au transport entre l’aéroport et le lieu d’hébergement jusqu’au départ.

Les plaintes contre les transporteurs low-cost se multiplient dans l'ensemble de l'Union Européenne. Au moment de l'achat du billet en ligne auprès de ces compagnies, nous acceptons souvent sans le savoir des closes de contrat totalement illégale. Ainsi, l'association UFC Que Choisir a attaqué en 2013 trois compagnies majeures du marché à l'échelon judiciaire européen. 
"Dans les contrats, ces organisations ont – entre autres – trouvé des dispositions stipulant que le consommateur perd le billet retour s’il n’a pas effectué l’aller, des frais pour toute réservation non réglée par certaines cartes bancaire ou encore des exonérations trop larges de responsabilité… En France, trois compagnies ont été visées. Easyjet a été condamnée il y a un an à retirer de ses conditions générales diverses clauses jugées illicites. Le jugement concernant Air France devait initialement être rendu fin janvier 2013 mais il a été reporté au mois d’avril. Quant à la procédure engagée contre Ryanair, elle a été suspendue, la compagnie ayant accepté de revoir ses contrats en tenant compte des remarques de l’UFC-Que Choisir."

Avec AFP.

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