Vous en avez sans doute une qui bourdonne près de chez vous : La Ruche qui dit Oui !, une nouvelle forme de circuit court, qui permet aux consommateurs de se fournir directement auprès des producteurs, via une plateforme internet qui joue les intermédiaires.
Maj au 30 octobre, avec les précisions de "La Ruche qui dit Oui !" (en fin d'article)Contact avec les producteurs, distribution, de loin, cela ressemble au circuit des AMAP. Mais sans la part d'engagement au long terme qui pouvait rebuter certains. Depuis ces circuits courts "traditionnels"; des voix commencent justement à s'élever pour critiquer cette nouvelle forme de distribution locale, derrière laquelle on trouve entre autres, plusieurs investisseurs du web comme Xavier Niel, accusés de récupération.
L'exemple d'André et Cristina
A Pénestin, André et Cristina pratiquent l'élevage à taille humaine. Vente à la ferme, un peu de boeuf, un peu de charcuterie. Et depuis le printemps, Cristina gère aussi les commandes de La Ruche qui dit Oui !, une plateforme internet qui met en relation, consommateurs et producteurs comme elle. Pour Cristina, ces commandes ont presque fait doubler les ventes et stabilisent le revenu.Hubert et son acape (Alliance de Consom’Acteur-rice-s, de Paysan-ne-s et d’associations Écologistes du quartier Ville-Port à Saint-Nazaire)
Hubert, lui, n'a plus de clients depuis 7 ans, mais des adhérents, qui s'engagent à acheter l'ensemble de sa production biologique. La Ruche marche sur ses plates-bandes, avec une autre éthique. Pour faire vivre sa ferme, Hubert a développé un réseau qui distribue chaque semaine plus de 300 paniers bio. En moins d'un an, sur le même secteur, les ruches ont recruté environ 1800 consommateurs occasionnels, plusieurs centaines de commandes hebdomadaires. Derrière cette ruche, des producteurs locaux associés qui trouvent là de nouveaux débouchés. Les producteurs des ruches vont-ils à terme « picorer » la clientèle d'Hubert ? Depuis 4 ans, cette plateforme, que soutiennent plusieurs fonds d'investissement, a essaimé dans toute la France et se prépare à conquérir l'Europe.A Saint Nazaire, les responsables de La Ruche qui dit Oui !voudraient répondre à ces critiques et organiser un débat sur le sujet avec des représentants des circuits courts traditionnels. Avis aux débatteurs !
Le droit de réponse de "La Ruche qui dit Oui !"
Suite à ce reportage, Guilhem Chéron, l'initiateur et le co fondateur de ce projet a tenu à réagir et apporter des précisions :"Nous ne sommes pas des intermédiaires. Les intermédiaires achètent au plus bas et revendent au plus haut. À la ruche, les producteurs vendent directement, ils fixent leur prix. Nous facturons une commission de service. Cela change tout. Nous ne cherchons pas à vendre au mieux en faisant la plus grande marge mais à ce que les producteurs soient de bons commerçants de leur travail.
Cette commission qui est facturée "au passage" a créé 50 emplois CDI à temps plein.
Offrir une dynamique de création d'emplois est au coeur de notre démarche.Aucun des investisseurs n'est à l'origine du projet. Ce sont des investisseurs très minoritaires sans aucun pouvoir au sein de l'entreprise. L'investisseur principal est la banque postale. La société est contrôlée par les fondateurs. La Ruche est agréé entreprise sociale et solidaire. C'est important de le préciser. C'est une vision particulière de l'entreprise.
En tant qu'initiateur et co-fondateur de ce projet. Je suis membre du réseau Ashoka. Réseau mondial d'entrepreneurs sociaux. Au même titre que Pierre Rabhi, Jean Guy Henckel ....
Cette histoire d'investisseurs est sans influence sur le projet rapporté à la dynamique sociale des fondateurs et aux signes concrets de notre engagement. Les producteurs travaillant avec les ruches sont en majorité les mêmes que ceux qui travaillent avec les AMAP. C'est une agriculture à taille humaine en vente directe dont la sécurité réside dans la diversité de leur réseau de distribution."
Notre reportage Vidéo