Plus d'un millier de personnes ont manifesté samedi à Nantes "contre les violences policières et judiciaires" lors d'un défilé non autorisé, marqué par quelques incidents et 14 interpellations, 2 personnes sont toujours gardées à vue ce soir
La manifestation a pris fin aux environs de 19H00 quand les derniers contestataires ont levé un sit-in organisé devant préfecture de la Loire Atlantique, défendue par de très nombreuses forces de l'ordre. Quatorze personnes ont été interpellées, a annoncé la préfecture.
2 personnes sont toujours en garde à vue ce dimanche soir, 7 seront convoquées ultérieurement par le tribunal, et 3 sont convoquées ne comparution immédiate demain lundi.
En milieu d'après-midi, les quelque 1.200 manifestants, selon les autorités, ont été immobilisés devant la préfecture par les forces de l'ordre. Visées par des
projectiles, les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
Le face-à-face tendu a duré environ 45 minutes. Peu après 17H00, des groupes ont causé quelques dégâts dans les rues avoisinantes: des poubelles brûlées, une vitrine d'agence bancaire brisée.
Mais les incidents ont été sans commune mesure avec ceux qui se sont produits le 1er novembre lors d'une manifestation similaire en hommage à l'écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre dans le Tarn par une grenade offensive tirée par les gendarmes.
La manifestation avait débuté par un rassemblement devant le Palais de justice de Nantes, dont l'accès avait été interdit. "Tout.e.s. Terroriste.s?"
ou encore "26 octobre, mort de Rémi Fraisse. Ni oubli, ni répit!", pouvait-on lire sur des banderoles. Brandissant des pancartes, sur lesquelles était inscrit "Désarmons la police", les manifestants répondaient à un appel à "reprendre la rue", lancé par des comités opposés au projet d'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes et des collectifs anti-répression, avant la mort de Rémi Fraisse sur le site du projet du barrage contesté de Sivens.
Les organisateurs entendaient "dénoncer la répression", à la suite d'une manifestation contre l'aéroport, la plus importante contre le projet, le 22 février à Nantes, lors de laquelle trois manifestants ont perdu l'usage d'un oeil.
Un très important dispositif policier avait été déployé, trois semaines après la précédente manifestation qui s'est soldée par plusieurs blessés du côté des
forces de l'ordre comme des manifestants, et une vingtaine d'interpellations.
La maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, avait demandé vendredi au préfet "de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher tout
débordement et toute dégradation".
avec AFP