Samedi 17 janvier, Le partage du fleuve, documentaire inédit sera diffusé à 15h20 sur France 3 Pays de la Loire. Des images exceptionnelles de l'Estuaire de la Loire à ne pas manquer ; un film plébiscité lors de l'avant-première du lundi 12 janvier à la région des Pays de la Loire.
Lors d’un entretien avec le réalisateur, Xavier Liebard faisait part de ses intentions :
« Lorsque l’on partage un gâteau, la grande question c’est de savoir qui tient le manche du couteau, pour un fleuve c’est pareil. »
Quel a été le point de départ du film ?
Le point de départ, c’est une rencontre avec Olivier Roncin, le producteur de Poischiche films. Il avait déjà produit un documentaire sur l’estuaire de la Seine (Vives eaux sur Seine) et avait été enthousiasmé par l’expérience. Il m’a proposé de me lancer dans l’aventure. Au départ, je ne connaissais rien de ce territoire. J’ai pris la proposition comme un pari. Mais ce qui m’a attiré le plus, lors des repérages, c’est le sentiment d’une complexité, un enchevêtrement de contradictions, à l’image de notre monde moderne. Chacun des acteurs du fleuve revendiquait un accès au fleuve et chacun parlait une langue différente de l’autre. Se trouver au milieu, c’était en quelque sorte camper une position privilégiée de témoin, de raconteur… Un fleuve et tout autour des hommes qui ont des idées contradictoires sur la façon de le partager.Dans le film, est-ce que vous avez choisi de prendre parti pour l’un des deux camps ?
Non, il n’a jamais été question de prendre parti. En tant que réalisateurs, nous ne sommes pas là pour résoudre des problèmes, mais pour tenter de poser les bonnes questions. La question d’un équilibre possible ou impossible par exemple. Lorsque l’on partage un gâteau, la grande question, c’est de savoir qui tient le couteau, pour un fleuve c’est pareil. Travailler sur l’estuaire c’était se rendre compte très vite que ces territoires particuliers étaient des zones de conflits très révélateurs de nos enjeux de société. Dans ce petit théâtre liquide, tout était présent en condensé. La crise économique, la conscience écologiste, les confrontations entre pensées écologistes et libérales, l’avènement d’une société de loisirs et de culture, l’ouverture des espaces autrefois inaccessibles. Le tout était de définir quand est-ce que l’on commençait à raconter notre histoire.Alors, où est-ce que vous avez commencé votre histoire ?
L’estuaire est un sujet tellement riche, qu’il mériterait plusieurs films, notamment historiques. L’estuaire n’a pas toujours été comme il est aujourd’hui, il a été considérablement modifiée en 200 ans. Nous n’avons pas choisi de faire ce film qui aurait demandé de nombreuses animations infographiques. J’avais envie de raconter l’histoire des hommes plutôt que l’histoire du fleuve, je voulais pouvoir me reposer sur des images d’aujourd’hui ou des images d’archives relativement récentes. Le point de départ que nous avons choisi avec la monteuse Hélène Blanpain, c’est l’arrivée d’une conscience écologiste dans les années 1970-80. Dans ces années là, la question de la conscience citoyenne a été très présente dans le débat public. Comme partout ailleurs en France, la population ligérienne a souhaité donné son avis sur l’aménagement de son territoire et à décidé de ne pas se laisser imposer un modèle économique (notamment concernant les projets d’extension du port à Donges et de centrale nucléaire à Cordemais). Ce sont des dizaines d’années d’opposition et de luttes qui ont construit cette relation très particulière de vigilance. Au final, il aura fallu une trentaine d’années d’opposition, pour que les conditions d’un dialogue soient réunies. Le film raconte cette hypothèse du partage d’un fleuve. C’est à dire de changement de mentalité. Ce territoire resté uniquement accessible aux industriels devait s’ouvrir davantage, s’était inéluctable.
Vous êtes allez voir tout le monde ?
Tout le monde c’était impossible ! Mais la plupart des acteurs de l’estuaire, oui. Chasseurs, pêcheurs, gendarmes du fleuve, agriculteurs, industriels, naturalistes, portuaire, cyclistes, touristes, politiques, ils nous ont tous accueilli. Ce qui était troublant d’ailleurs, c’est qu’ils racontaient a peu près tous la même histoire : « Il y a 20 ans, nous n’arrivions pas à nous parler. Maintenant nous sommes à-peu-près tous autour de la table, mais ça ne veut pas dire que c’est facile ! ». Construire une trame narrative, sur une telle mosaïque a été une des difficultés du film. Pour ma part je regrette un peu que les agriculteurs n’aient pas trouvé leur place, ils ont un rôle primordial dans l’estuaire et l’entretien des marais. Je voulais également évoquer la transformation de la Loire en eau potable qui est centrale. Nous avons pu filmer à la régie de l’eau mais la séquence ne trouvait pas sa place pas dans le film, même chose pour les bacs de Loire. Chaque film trouve les limites de son sujet, ici la difficulté c’était de faire entrer tout le monde dans le fil de la narration. Ce qui m’intéressait surtout c’était de raconter l’histoire des hommes avec le fleuve au milieu. L’histoire d’un fleuve tiraillé entre les volontés des uns et des autres.Lundi 12 janvier avait lieu l’avant première du documentaire inédit le partage du fleuve de Xavier Liebard à la Région des Pays de la Loire. 160 personnes ont pu assistés à cette projection.
#NantesLoire samedi 17 janvier sur France 3
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— Veronique Rivet (@VeroRivet) 13 Janvier 2015
Avt-1ere du docu Le partage du fleuve #Loire @paysdelaloire @F3PaysdelaLoire Starring Christophe Dougé & bcp d'autres pic.twitter.com/y5LTSqQHcD
— Sophie Bringuy (@BringuyS) 12 Janvier 2015
Pour voir Christophe Dougé avec des cheveux, RDV samedi 15h25 sur @F3PaysdelaLoire #LePartageDuFleuve pic.twitter.com/AVxHmLdLFU
— Sophie Bringuy (@BringuyS) 12 Janvier 2015