« Lorsque l’on partage un gâteau, la grande question c’est de savoir qui tient le manche du couteau, pour un fleuve c’est pareil. » Xavier Liebard, réalisateur de ce documentaire inédit à découvrir le samedi 17 janvier 2015 à 15h25 sur France 3 Pays de la Loire.
##fr3r_https_disabled##Résumé :
Prenant en compte la richesse et la complexité de l’estuaire de la Loire, ce film a tenté, sur une année entière, de rencontrer les acteurs qui animent cet étrange territoire. L’estuaire est, de fait, le symbole d’un enjeu central de société : faut-il impulser du développement économique ou protéger les espaces naturels sensibles ? Entre industries, emplois, intérêts économiques et protection de l'environnement, le partage du fleuve est-il possible ? Une question au cœur de ce film.
Produit par Olivier Roncin
Une coproduction Pois Chiche Films et France Télévisions - France 3 Pays de la Loire - 52'
Avec le soutien de : La Région des Pays de La Loire, de La PROCIREP, ANGOA, L’Agence de L’Eau Loire-Bretagne
En association avec la Région des Pays de la Loire
Et avec la participation du CNC.
Note du producteur Olivier Roncin :
"Cela faisait un certain temps que je voulais travailler avec Xavier Liebard dont j’appréciais les films ainsi que la démarche de création. L’occasion m’en a donc été donnée quand il m’a parlé de l’estuaire de la Loire et de son désir de réaliser ce film. J’ai produit en 2012 un documentaire sur l’estuaire de la Seine, « Vives eaux sur Seine » d’Olivier Pekmezian et j’ai perçu à l’époque tout l’intérêt du sujet et de son gros potentiel narratif visuel. Espace magnifique, espace de complexité où des acteurs aux intérêts très divers convergent et cohabitent. Espace aussi très codé car aucun estuaire ne se ressemble. La Seine est une zone géographique plate et basse avec de nombreux méandres et une très forte pénétration maritime puisque le marnage en Manche est de plus de huit mètres.La Loire, fleuve puissant et « sauvage », va tout droit dans l’océan et le marnage est moitié moindre.
Xavier Liebard a commencé son travail d’écriture et de repérage en juillet 2013. Il est parti d’un constat simple : le dernier « grand fleuve sauvage d’Europe » débouche sur un estuaire hyper aménagé et globalement malade. L’action de l’homme a marqué un territoire trop creusé, trop aménagé sans le moindre soucis du respect des équilibres biologiques et physiques.
Pour construire son récit narratif, l’auteur a donné des intentions de réalisation assez précises :
• « Incarner » la complexité de cet espace par des témoignages forts et emblématiques ;
• Montrer la cohabitation contradictoire et tendue entre les protagonistes de la zone : écologistes, industriels, agriculteurs, urbanistes...
• Souligner la richesse et la fragilité de cet espace et en particulier sa «mise en danger » par des initiatives anciennes ou récentes ;
• Comprendre et intégrer les données humaines : histoire, aménagement, urbanisme...
Xavier Liebard a le sens du récit visuel et recherche toujours des personnages de grande densité. Les hommes et les femmes du fleuve, immergés dans cet espace, sont donc le coeur du film auquel il ajoute un esthétisme permanent du cadre et des lumières. Le tournage s’est étalé dans le temps sur 3 saisons (automne, hiver, printemps). Ainsi, on n’a pas manquer les grandes marées d’équinoxe, ni les belles lumières d’hiver ou de printemps en pratiquant des tournages ponctuels et séquencés. La zone de l’estuaire est souvent inaccessible au promeneur et le film s’efforce de trouver des cadres de tournage inhabituel et inconnus du public. C’est donc un peu du mystère de cet estuaire qui est ainsi dévoilé par ce film."
Note d'intention du réalisateur Xavier Liebard :
"L’estuaire de La Loire, parce qu’il représente un accès privilégié à l’intérieur du continent, a longtemps été livré aux industries marchandes et aux intérêts économiques. L’enjeu principal pendant les siècles précédents était de faire rentrer les navires le plus loin possible à l’intérieur des terres afin d’accéder à Nantes. Mais après la révolution industrielle, cette logique a vite trouvé ses limites, le tirant d’eau des bateaux augmentait au fil des années, exigeant de modifier profondément la morphologie du fleuve...Dans les années 1970, s’appuyant sur le 1er choc pétrolier l’avènement d’une conscience écologiste a considérablement changée la donne. La société civile se réveillait réclamant un droit de regard sur l’aménagement de son fleuve. Sur ces territoires longtemps restés inaccessibles, le constat était accablant : disparition des zones humides et des vasières, modifications du cours du fleuve, concentration industrielle, multipliant les risques de pollution : l’emprise économique avait été trop forte.
Fallait-il amorcer un retour au fleuve ?
Était seulement possible ?
L’estuaire est devenu le symbole d’un véritable enjeu de société : faut-il produire toujours plus ou protéger les espaces naturels sensibles ?
Selon les acteurs qui la composent, la qualité du dialogue qui s’ y est instauré, l’estuaire de la Loire peut devenir une véritable poudrière ou l’emblème d’une société civile plus harmonieuse… Mais cette alchimie est un pari compliqué sur l’avenir.
Film mosaïque, à l’image de la richesse de l’estuaire de la Loire, nous avons tenté sur une année entière de rencontrer la plupart des acteurs qui composent cet étrange territoire. Le partage du fleuve est-il possible ?"
Le partage du fleuve Bande-Annonce from Poischiche Films on Vimeo.
L'estuaire de la Loire, en quelques chiffres
L’estuaire de la Loire : distance 60 kilomètresDébut de l’estuaire : L’estuaire commence à la remontée mécanique de la marée, c’est à dire à Anetz (quelques kilomètres après Ancenis).
Fin de l’estuaire : la Loire finit sa course dans l’Océan Atlantique aux portes de Saint-Nazaire après avoir parcouru plus de 1000 Kilomètres à travers la France.
Le bassin versant de l’estuaire : c’est 3 844 km2 d’Anetz à l’embouchure.
Côté nature : C’est dans les estuaires que se rencontrent les eaux douces du fleuve et les eaux salées de la mer. Ces eaux mélangées, saumâtres ont produit au fil des siècles un des écosystèmes le plus riche au monde. On comptabilise dans l’estuaire de la Loire, 700 espaces végétales et 230 espèces d’oiseaux, et des milliers de mammifères, rongeurs insectes et poissons.
Côté industrie : Le port autonome Nantes Saint-Nazaire représente plus de 3000 navires qui entrent ou qui sortent de l’estuaire chaque année.
Soit 2,7 milliards de Valeur ajoutés et 26000 emplois dans la région de l’ouest.