Guillain Mejane, gérant d'un fonds d'investissement spéculatif, est soupçonné d'avoir escroqué plus d'une centaine de personnes. Les rendements devaient atteindre 10 à 20%. Suite à l'ouverture d'enquête, une vingtaine de clients ont déjà porté plainte.
La justice a reçu une vingtaine de plaintes pour escroquerie à l'encontre du gérant d'un fonds spéculatif basé à Hong Kong, accusé d'avoir détourné des millions d'euros auprès de ses relations dans le Maine-et-Loire, a-t-on appris mercredi auprès du parquet.
Le procureur de la République de Saumur, Carine Halley, a indiqué à l'AFP qu'une
"vingtaine de plaintes" avaient été transmises, émanant de quatre cabinets d'avocats parisiens, pour des faits d'abus de confiance et d'escroquerie, portant dans l'immédiat sur environ "3 millions d'euros de préjudice".
Ces plaintes visent Guillain Méjane, un trader originaire de Maine-et-Loire, basé aujourd'hui à Hong Kong, où il a fondé la société NFT Investment. L'homme était encore cité à ce titre le 16 janvier dans un entretien accordé au quotidien
Après avoir lancé NFT en 2011, M. Méjane promettait principalement à des personnes de son entourage des placements sur des marchés spéculatifs avec des rendements garantis "de 5 à 8%", a indiqué Eric Morain, avocat de plusieurs plaignants, qui estime à près de 7 millions d'euros le montant total des sommes en jeu. Me Morain affirme avoir déposé la première plainte début décembre pour deux investisseurs qui se disent lésés à hauteur de 380.000 euros.
Dans un communiqué, un autre avocat, Paul Le Fèvre, qui dit défendre 17 plaignants, affirme que "des dizaines de millions d'euros" se sont envolés. Il exige que les biens de M. Méjane "soient saisis à titre conservatoire, afin qu'il ne puisse tenter d'organiser son insolvabilité".
M. Méjane possède une maison au Guédeniau, un petit village de Maine-et-Loire. Selon "M", le magazine du Monde, le trader est né sans jambes et avec un seul bras et se déplace à l'aide de prothèses. "Son handicap physique le servait", a déclaré au magazine une de ses victimes.
L'enquête, qui en est au stade préliminaire, a été confiée à la division financière de la gendarmerie d'Angers, a précisé Mme Halley, ajoutant que "des pourparlers sont en cours" pour transmettre le dossier à la Juridiction interrégionale spécialisée de Rennes.