Au bord de la 2X2 voies Nantes-Saint-Nazaire, des opposants au projet de station service porté par la DIRO* et TotalEnergies se mobilisent avant que l'État confirme l'attribution du site à la compagnie pétrolière, le 27 octobre prochain.
Ce dimanche, le collectif "A Vigneux,Total ment " organisait une mobilisation pour dénoncer une nouvelle fois le projet de "méga station" avec aire de stationnement de poids lourds voulu par la compagnie pétrolière TotalEnergies le long de la quatre voies entre Nantes et Saint-Nazaire.
Le site privilégié par la Préfecture et la DIRO (direction interdépartementale des routes de l' ouest) est un terrain de six hectares de bocage et de haies, situé en zone humide, là où deux affluents du Gèsvres prennent leur source.
"Il existe d'autres pistes qui doivent être explorées, soutient Pascale Trédaniel, l'une des plus ferventes opposantes à ce projet. La DIRO avait d'ailleurs sélectionné six lieux, mais elle a écarté la possibilité d'associer cette station Total à la station Leclerc située à 3 km de là, une station qui, elle aussi, aimerait avoir son aire de poids lourds mais à qui on le refuse. Ce serait pourtant la solution la plus sage."
Si un regroupement sur le site de la station du Leclerc drive de Tournebride semble inenvisageable pour les pouvoirs publics, les opposants font valoir que les friches industrielles ne manquent pas sur cet axe routier.
" Pourquoi ne pas réaménager la station existante comme Total l'a fait à la Grassinière sur l'axe Nantes la Roche-sur-Yon ? Pourquoi vouloir à tout prix artificialiser de nouvelles terres ? demande encore Pascale Trédaniel.
Une mobilisation relayée par des élus
Préserver les espaces naturels et agricoles de l'artificialisation, encore et toujours : des friches industrielles nombreuses existent pour réaliser le projet d'aire de service routier de la RN165
— Franck Nicolon (@FNicolon) October 20, 2023
RDV dimanche 10h30 sur place pour protéger notre patrimoine commun@EcologieEnsembl pic.twitter.com/Lg5yEEcwp7
Le collectif "À Vigneux Total ment" rallié par les opposants à Notre-Dame-des-Landes, est soutenu par une soixantaine d'élus, parmi lesquels William Aucant, conseiller régional (Groupe Écologie Ensemble) et la députée Ségolène Amiot (LFI). C'est notamment l'action de cette dernière qui avait permis aux opposants d'obtenir une suspension d'un an, en septembre 2022, afin que les autorités, qui avaient pratiquement validé le dossier, n'approfondissent les études.
Une réunion s'était tenue le 23 Février 2023 à la DIRO pour exposer leur stratégie. Depuis, les riverains n'avaient plus aucune nouvelle du projet jusqu'à ce qu'ils apprennent que le 27 octobre, en sous-préfecture de Châteaubriant, se tiendra une réunion visant à entériner le lieu choisi pour déménager la station service existante, des bornes de recharge pour voitures électriques et une aire d'accueil de poids lourds.
Préserver l'eau
Alors que les sécheresses et les pollutions des cours d'eau se succèdent, un récent rapport indique que seulement 11% des cours d'eau des Pays de la Loire sont en bon état.
Pascale Trédaniel s'insurge.
"Nous n'avons plus les moyens aujourd'hui de nous permettre de gâcher l'eau. De l'argent public, près de 8 millions d'euros, est injecté pour réhabiliter les berceaux versants de l'Erdre et du Gèsvres. Pourquoi réhabiliter si c'est pour polluer ces cours d'eaux dès leurs sources ?, plaide encore Mme Trédaniel.
"Nous demandons l'arrêt de ce projet dépassé qui ne répond plus aux enjeux climatiques. On a juste envie de proposer aux porteurs de projet de venir voir le site, de venir voir la beauté de cette zone humide qu'ils entendent sacrifier" conclue-t-elle.
- *DIRO:Direction Interdépartementale des Routes de l'ouest