Agnés Buzyn, ministre de la Santé l'a annoncé ce jeudi 7 novembre. Elle s' oppose à la privatisation de L'hôpital de Longué-Jumelles dans le Maine-et-Loire. L'établissement criblé de dette devrait rester dans la sphère publique. Christian Gillet, président du département, est furieux.
Alors que les personnels soignants et les patients, inquiets, se disent soulagés de l'annonce, le président du département, lui,ne décolère pas.
"Les familles d' Ehpad s'inquiétaient énormément au niveau tarifaire journalier. Le problème est réglé. Il y aura certainement des hausses de tarifs mais beaucoup moins importantes que si l'hôpital était passé dans le privé. Au niveau des salariés et des fonctionnaires, on est contents parce que du coup on garde notre statut, on reste dans le public. Si on avaient été privatisés on ne savaient pas à quelle sauce on auraient été mangés", explique Nathalie Harrault, aide soignante, déléguée syndicale CGT.
Possible rachat d'un hôpital public par un groupe privé : "Ce n'est pas mon souhait (...) Je n'ai pas dans l'idée qu'on va vendre les hôpitaux publics au privé (...) Ce sera peut-être un cas isolé", précise @agnesbuzyn. #EHPAD #LonguéJumelles #AuditionPublique pic.twitter.com/fMjgn7VVnq
— LCP (@LCP) October 21, 2019
C’est avec "stupeur" que le président du Département de Maine-et-Loire, Christian Gillet, a appris par la presse, ce jeudi 7 novembre, l’annonce de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, de maintenir l’hôpital de Longué-Jumelles dans le secteur public.
"C’est une décision qui se devait d’être prise de manière concertée et partagée", dénonce-t-il dans un communiqué.
Le président du département dit n'avoir eu " aucune information ou contact avec le cabinet de la ministre depuis plusieurs semaines. Il est outrageant de constater le peu de considération de ce Gouvernement à l’égard des départements et du respect des responsabilités de chacun. J’entends que la ministre assume la portée budgétaire de sa décision en prenant en charge la garantie d’emprunt – plus de 6,6 millions d’euros pour le Département, auxquels s’ajoutent près de 3 millions pour la commune – qui nous avait été arrachée en dehors des règles en vigueur. Les contribuables de l’Anjou n’ont pas à porter des décisions de l’Etat centralisateur qui vont à l’encontredes territoires ", s'insurge l'élu.
"L’Etat demandait à l’ARS et au Département de lancer un appel à projet", rappelle le président Christian Gillet. "Le Gouvernement n’attend pas la fin de la procédure et politise un dossier qui méritait sang-froid, étude technique approfondie et courage ".
Le président Christian Gillet exige à présent que la ministre le reçoive pour l’informer sur le fond de cette annonce "purement politique et de ses réelles motivations ".En refusant de travailler ces préliminaires sociaux sérieusement et sans dogmatisme, la ministre ne tire aucun enseignement des recommandations de bonne gestion que la Cour des Comptes a formulées dans un rapport sans ambiguïté : « un hôpital maintenu artificiellement en survie . Elle encourage une spirale infernale dont il ne pourra rien sortir de positif, car elle accroit la précarité et l’avenir des personnels, Christian Gillet, président du département du Maine-et-Loire
L'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire a confirmé que l'établisement "qui fait l'objet d'un suivi renforcé" resera dans le giron public, "malgré une situtation financière dégradée."