CARTE. Carburants, les dépôts pétroliers débloqués, la pénurie se poursuit

Mardi, plusieurs blocus ont été levés à Brest, Rennes et La Rochelle. Pour autant, près de 800 stations service sont encore en rupture de carburant dans l'ouest.

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Selon l'application Essence&Co, environ 460 stations-service seraient en rupture totale de carburants ce mercredi 4 décembre. Près de 450 stations sont en rupture partielle.

Déjà dimanche soir, il était  impossible de faire le plein dans les villes de Mayenne, Laval, Château Gontier selon le constat fait par notre équipe de reportage en Mayenne.

Même constat fait par nos journalistes en Sarthe, où "les automobilistes s’organisent pour anticiper la pénurie, comme ici à Mulsanne".

► La situation dans les stations-serviceDans la nuit de lundi à mardi, les gendarmes ont libéré les accès au dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, dans la banlieue de Rennes, bloqué depuis jeudi par les entrepreneurs du BTP, afin d'assurer l'approvisionnement des stations-service, a annoncé la préfecture.

Un premier accès a été libéré vers 04h15 par 140 gendarmes et les quarante engins de chantier qui bloquent l'entrée principale étaient en train d'être déplacés mardi vers 06h30.

Dans la foulée du déblocage à Rennes, les entrepreneurs du BTP de Brest ont décidé de lever leur opération de leur propre initiative. "On était une trentaine, des camions commencent à partir", a indiqué à l'AFP Bruno Corre, l'un des bloqueurs, peu avant midi.

Le blocage du dépôt pétrolier de La Pallice à La Rochelle, qui avait été levé vendredi après-midi, a repris dans la nuit de dimanche à lundi avant d'être levé mardi en fin de matinée.

Au Mans, les entrepreneurs du BTP ont, à leur tour, débloqué les accès au dépôt. La fédération a obtenu de Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie des garanties d'être associée aux futures prises de décision. Les artisans du BTP devraient également bénéficier de l'étalement de la fiscalité.

Mercredi matin, c'est le blocus du dépôt de Lorient qui a été levé.

En débloquant les dépôts, ils ont voulu faire un geste à deux jours du mouvement social de jeudi mais n'excluent pas de nouveaux blocages.

Les professionnels du bâtiment protestent contre la suppression de leur avantage fiscal sur le gazole "non routier", un carburant utilisé notamment dans le secteur agricole et dans les travaux publics, pour les engins de chantier, moins cher que celui que l'on trouve en station service.
 

Une délégation reçue à Bercy

Une délégation d'une dizaine d'entrepreneurs du BTP s'est rendue lundi  à Paris, où elle a rencontré le ministre des Finances Bruno Le Maire à 11 heures. 
    
"On ne bougera pas tant qu'on n'aura pas ce qu'on veut. Il faut qu'ils reviennent sur le projet de loi!", a déclaré Norbert Guillou, un des organisateurs du mouvement. "On a déjà eu une réunion à Bercy il y a 10 jours, je ne vois pas l'intérêt d'y retourner. Moi je veux voir Edouard Philippe, il vaut mieux avoir affaire au boss".

Les professionnels du BTP reçus lundi à Bercy devaient consulter leur base après avoir obtenu des "avancées" sur plusieurs de leurs revendications, mais pas sur un nouveau délai concernant la suppression de l'avantage fiscal pour le gazole non routier (GNR).
    
Nous avons obtenu "un contrôle renforcé confié à la gendarmerie, un carburant spécifique avec une coloration pour le BTP, une liste des engins qui ne pourront employer que ce carburant", a déclaré à quelques journalistes  Françoise Despret, présidente de la Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP).
  
 "Ces avancées sont deux choses importantes qu'on attendait, il reste pour nous la problématique du délai de l'application de la loi", a-t-elle nuancé.

 
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