Depuis plusieurs années, elles gagnent du terrain. Après Paris, Lyon, Marseille, les punaises de lit arrivent progressivement dans les grandes villes de l'ouest de la France. Et la lutte s'organise : pour compléter la gamme d'insecticides et le traitement par la chaleur ou par le froid, un Angevin a développé une solution préventive.
C'est le souvenir que l'on ne veut pas ramener de vacances. Quasiment disparues pendant des décennies, les punaises de lit font leur grand retour depuis quelques années.
Inventé pendant la Seconde guerre mondiale, le DDT les avait quasiment éradiquées. Problème, ce pesticide avait également entraîné l'effondrement des populations d'amphibiens et il avait tendance à s'accumuler dans les tissus adipeux humains, entraînant des problèmes de santé. Depuis l'interdiction du DDT en 1971, les punaises de lit sont donc revenues progressivement, puis de plus en plus vite.
Beaucoup de personnes pensent d'abord qu'il s'agit de cafards, car les punaises de lit sont encore mal connues
Damien PucelleSociété Hygiène Extrême Services
En France, le problème a d'abord concerné les grandes métropoles, Paris, Lyon, Marseille, mais leur colonisation semble s'accélérer, et touche dorénavant des villes de taille moyenne comme Angers. "Le nombre et le rythme des appels s'est intensifié au printemps. Beaucoup de personnes pensent d'abord qu'il s'agit de cafards, car les punaises de lit sont encore mal connues", explique Damien Pucelle, gérant de la société Extrême Hygiène Services à Beaucouzé (Maine-et-Loire).
Cela faisait plusieurs années que ce professionnel observait de loin la progression du parasite, et il n'a pas été surpris de le voir arriver en métropole angevine. Discrète, la punaise reste cachée toute la journée, et ne sort que la nuit pour prendre son repas de sang sur les dormeurs. On la repère à cause des démangeaisons causées par les piqures, ou bien en remarquant ses déjections rouge brun.
"Les personnes ne sont pas égales face aux piqures : certaines vont les ressentir, et d'autres non", précise Damien Pucelle. C'est la mésaventure qui est arrivée à Louis Gérondeau, en 2019 : "J'ai eu une infestation, je ne sentais pas les piqures, et je ne connaissais pas les punaises de lit à l'époque." Cet ingénieur, qui à l'époque, travaillait dans un autre domaine, a mis six mois à se débarrasser des parasites qui avaient eu le temps de proliférer dans les recoins de son appartement.
Un piège pour les punaises de lit
En réponse à cette infortune, l'ingénieur imagine un système inspiré de pièges existant aux États-Unis, puis crée son entreprise, BugSafe. Un pied de lit conçu tout spécialement pour intégrer une coupelle lisse, dans laquelle les parasites tombent lorsqu'ils tentent d'atteindre les dormeurs.
"Dans un hôtel de 100 chambres, on compte en moyenne 5 infestations par an, qui entraînent des coûts de traitement, d'immobilisation, et de réputation. Nos dispositifs permettent d'éviter 70% de ces invasions de punaises", estime Louis Gérondeau.
Si l'entreprise a commencé son développement à Paris et en région Paca, des hôtels nantais et angevins ont récemment manifesté leur intérêt, ainsi que le bailleur social angevin Soclova, qui compte distribuer ces pieds de lit lors des prochaines infestations, aux locataires touchés, mais également à leurs voisins.
Conseils en cas d'infestation
À Nantes, la métropole met en garde contre ces minuscules envahisseurs, avec une page de conseils sur son site Internet. Face aux punaises de lit, la meilleure prévention est d'inspecter les matelas des chambres d'hôtel, et d'éviter de poser sa valise sur les lits ou sur la moquette.
Pour les personnes ayant séjourné dans un lieu infesté, un nettoyage s'impose : à la vapeur, au lave-linge à 60 degrés, ou un passage des vêtements au congélateur pendant 72 heures.
Les objets suspects ne pouvant être nettoyés, de même que le sac de l'aspirateur ayant aspiré les punaises ou zones suspectes, doivent ensuite être jetés aux ordures.
En cas d'infestation installée, une société spécialisée pourra intervenir, avec des diffuseurs de vapeur ou des insecticides, pour des tarifs entre 150 et 200 euros, sachant que la plupart du temps, il faut venir deux fois pour casser le cycle des punaises de lit.