Du 17 au 30 mars 2016 à Nantes, plongez au cœur de la cinématographie espagnole avec France 3 Pays de la Loire et découvrez la programmation, les invités d'honneur et la bande annonce du festival. Bonne séance !
Des invités d'honneur
Fernando León de Aranoa, un cinéaste tout-terrainCette déclaration en guise de maxime résume la trajectoire d'une figure incontournable du cinéma espagnol de ces vingt dernières années. D'abord scénariste au début des années 1990, le Madrilène embrasse le succès dès son premier long-métrage Familia (1996), le portrait chabrolien et juste d'une bourgeoisie tourmentée. L'ironie, l’humanité et l'universalité des personnages deviennent alors l'empreinte de la filmographie du réalisateur aux 5 Goya [équivalents des César en Espagne].“J'aime la réalité mais pas le réalisme.”
Adolescents errants (Barrio), prostituées (Princesas), victimes de guerre, famille, chômeurs, immigrés, … Fernando León de Aranoa filme pour comprendre le monde qui l'entoure, sortir de sa zone de confort et appréhender des zones de conflits en tout genre. Mais aussi pour donner vie à des Invisibles comme ces enfants soldats ougandais dans un documentaire qu’il est venu défendre à Nantes en 2008 lors de la 18è édition du Festival. Chez le réalisateur des Lundis au soleil (2002), l’ennemi est autant intérieur qu'extérieur. Une réflexion centrale que l'on retrouve dans la dernière oeuvre du cinéaste, A perfect day (un jour comme un autre) (2015). Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, ce long-métrage au casting hollywoodien - Benicio del Toro, Tim Robbins - marque alors l'internationalisation de son travail. Ici dans la guerre des Balkans, autrefois dans un quartier populaire de Madrid, Fernando León de Aranoa apporte un regard humain sur les fractures sociales et politiques, ainsi que sur les injustices, grandes ou petites. Le cinéaste y était peut-être prédestiné... en naissant un certain mois de mai 1968. Fernando León de Aranoa sera présent au festival lors de la soirée d’ouverture le 17 et jusqu’au 19 mars.
Elena Anaya, le cinéma dans la peau
Révélée par le premier long-métrage de Fernando León de Aranoa, Familia, elle a très vite travaillé avec de nombreux réalisateurs : Julio Medem (Lucie et le sexe, Une chambre à Rome), Agustín Díaz Yanes (Sans nouvelles de Dieu, Alatriste) et bien sûr Pedro Almodóvar (La piel que habito). Ce rôle lui vaudra un Goya de la Meilleure actrice en 2011. Une consécration pour cette actrice au talent précoce, formée à l’École Supérieure d’Art Dramatique de Madrid, capable de camper une victime du terrorisme (Lejos del mar, Imanol Uribe) tout comme une ancienne star de la Movida madrilène (Todos están muertos, Beatriz Sanchís). Elena Anaya, que nous pourrons également voir dans le documentaire Refugiados de Fernando León de Aranoa, est une des grandes révélations de sa génération. Présente du 25 au 29 mars.
Un cycle Guerre civile espagnole : Histoires et fictions
Les désastres d’une guerre - Espagne 1936-2016Le festival a choisir des films qui évoquent des aspects significatifs de ce qui fut à la fois une cruelle guerre fratricide et une lutte opposant fascisme et démocratie dans l’Europe toute entière.
Le conflit connu en France sous le nom de « Guerre d’Espagne » représente une des plus saisissantes tragédies du XXe siècle.
Ce conflit associe les images d’une guerre idéologique entre fascisme, communisme, anarchisme et démocratie avec des populations civiles, hommes, femmes et enfants victimes de bombardements, de répression et d’un exil forcé. Cet évènement appartient à la fois au passé et au présent, au sens où il est, 80 ans après, toujours dans les mémoires de l’Espagne et d’ailleurs, porteur d’une charge émotionnelle qui imprègne tout discours sur la guerre et que les conflits des Balkans et en Syrie ne font que raviver. Les combats de la plume et de la caméra furent aussi violents que ceux des armes, ils prennent le relais du front, tout au long de la guerre et ce jusqu’à nos jours. En réalité, c’est la guerre, avec son corolaire de violences, d’humiliations, de silences, qui s’est prolongée jusqu’à la mort du Caudillo, Francisco Franco, en 1975, car le 1er avril 1939 on entérina la victoire d’un camp sur l’autre, mais jamais la paix et encore moins la réconciliation entre vainqueurs et vaincus. Le panorama des films présentés cette année montre comment une guerre – c’est-à-dire la mort, les mutilations, l’injustice – peut-elle devenir objet de fiction."
Pilar Martínez-Vasseur est professeur d’histoire et civilisation de l’Espagne contemporaine à l’Université de Nantes et codirectrice du festival du cinéma espagnol de Nantes.
Plusieurs compétitions
Compétition Officielle longs-métrages de fiction avec :- Prix Jules Verne
- Prix du Jury Jeune attribué par des cinéphiles de 18 à 25 ans
- Prix du Public
Compétition Opera Prima - premiers films.
Compétition Courts-Métrages avec le Prix du Meilleur Court-métrage.
Tous les prix seront décernés lors de la soirée de clôture du festival qui se tiendra le lundi 28 mars 2016 à 19h à l'Opéra Graslin.