Figure emblématique du cyclisme français, Bernard Hinault a dominé le monde du vélo entre 1978 et 1986. Ce documentaire retrace le parcours de ce personnage emblématique et qui demeure à ce jour le dernier coureur français à avoir remporté le Tour de France, il y a 30 ans cette année.
En 1985, Bernard Hinault remportait son cinquième et dernier Tour de France. Trente après, « Hinault, des victoires à la légende » remonte le cours de la formidable épopée personnelle et sportive de celui qui reste l’un des personnages préférés de l’histoire du sport français. Un récit au gré de nombreux témoignages, dont celui du «Blaireau» lui-même», d’archives inédites et de la voix de Yvan Le Bolloch’.L'histoire
En 1985, Bernard Hinault remporte son cinquième et dernier Tour de France. Un an avant qu’il n’aide comme il l’avait promis Greg LeMond à s’imposer, et ne tire sa révérence. Depuis, cela fait trente ans, plus aucun Français n’a ramené le Maillot Jaune à Paris. Laurent Fignon (deux fois vainqueur en 1983 et 1984) a échoué de 8 secondes en 1989 ; Jean-François Bernard, Charly Mottet, Laurent Jalabert, Richard Virenque, Thomas Voeckler n’ont au fil du temps été que des combattants magnifiques ; l’actuelle jeune génération (Bardet, Pinot, Barguil) promet.Mais la France du Tour, qui n’est plus incarnée par un vainqueur depuis Hinault, a perdu le fil de son Histoire. Jusqu’à 1985, les champions français avaient remporté la moitié (36 sur 72) des Tours disputés depuis la création en 1903… Grand ambassadeur, depuis qu’il n’est plus coureur, d’Amaury Sport Organisation (ASO, propriétaire de l’événement), Bernard Hinault a vécu ce recul aux premières loges. Il a observé la mutation de cette France rurale d’où venaient jadis les champions du Tour, la mondialisation galopante d’un sport qui révèle des talents venus de tous les continents, la course à l’armement menée par certains médecins-entraîneurs. Les lacunes de ceux qui auraient pu prétendre à lui succéder. Et même s’il les a parfois heurté par ses jugements sans concession, il dispose toujours du respect de ses cadets, et de l’admiration du grand public.
Dans le documentaire, Bernard Hinault se raconte à la première personne mais se voit aussi raconté par un narrateur, des images d’archives et des témoins proches : accompagnateurs de sa carrière, observateurs, personnalités passionnées de cyclisme, mais aussi proches. Les séquences de Bernard Hinault à vélo, tournées sur ses routes de Bretagne, autour de Saint-Brieuc (sa jeunesse) et de Dinan (ses années de champion), rythment le film. Hinault s’y exprime en voix off, y revit ses grands moments et les analysent avec le recul. On est avec lui sur son vélo et défile devant nos yeux le chemin de sa réflexion. Le propos est narratif (on raconte Hinault, l’homme et le champion) mais les images, le ton et la réalisation sont profondément actuelles, surtout pas « rétro », les images d’archives n’intervenant que ponctuellement, en appui du propos. A travers ce documentaire, c’est aussi 60 ans d’une certaine France, populaire et épique, celle du « Tour », que l'on se fait raconter.
Claude Droussent, l'auteur du film évoque la genèse du projet ou comment Hinault s'est mis à nu :
Prendre la roue de Bernard Hinault en 2015 pour filer sur les chemins des pages de l’Histoire du Tour de France qu’il a écrites, c’est relier ma carrière de journaliste à mon enfance et à ma région de Bretagne. Hinault est l’un des plus beaux, des plus curieux, des plus fascinants personnages du monde du sport que j’ai eu à côtoyer. Il incarne au plus profond de lui-même ce qu’un sportif de haut niveau, être humain exceptionnel par définition, peut porter en lui de rage, de failles et de capacité à drainer les foules derrière son destin.
Il ne s’agit pas pour autant de nostalgie, mais d’apporter un regard original, introspectif et cinématographique sur l’épopée d’un homme qui fut le temps d’une génération entière, celle qui bascula de droite à gauche, des années 70 aux années 80, l’une des icônes les plus populaires du pays. Hinault est un personnage « historique » relativement connu encore et a déjà été l’objet de portraits et biographies. Mais, et c’était indispensable à la réalisation de ce projet, Hinault se met en scène, s’implique cette fois personnellement et se met à nu au point de parvenir à dire « je », à réfléchir lui-même à son destin, à ses trajectoires, en perspective des autres témoignages."
Documentaire de Claude Droussent, co-réalisé par François Bietry.
Production : 3W – What a Wonderful World avec la participation de France Télévisions - France 3 Nord Ouest - 52’
Diffusions
- samedi 17 octobre à 15h20 sur France 3 Pays de la Loire et Bretagne- lundi 2 novembre à 8h50 sur France 3 Pays de la Loire, Bretagne, Haute et Basse Normandie, Paris-Île-de-France et Centre