Immobilier en Pays de la Loire : les moins de 30 ans à la peine, les prix montent, l’accès au crédit se ferme

Les primo-accédants à la propriété, en pleine période de Covid-19, achètent, dans notre région, plutôt des maisons autour des grandes villes. L’achat d’une résidence principale devient compliqué, les prix montent et l’accès au crédit est plus difficile.
 

Les taux d’intérêts immobiliers restent bas et la concurrence importante entre les banques, de quoi motiver les plus frileux à investir dans un premier achat immobilier et réaliser leur rêve. Mais pour les primo-accédants avec une moyenne d'âge de 30 ans, la situation devient difficile, les banques ferment doucement l’accès au crédit et les prix des biens augmentent.

Globalement dans la région Pays de la Loire, les primo-accédants se tournent avant tout vers l’achat d’une maison, de préférence autour des grandes villes, les prix ne cessent de grimper depuis plusieurs années.
 

"Beaucoup plus de demandes que d’offres"

La chambre Interdépartementale des Notaires du Maine-et-Loire, Mayenne et Sarthe vient de publier un bilan sur les acquéreurs de moins de 30 ans.

Les chiffres confirment la tendance, ainsi 61 % des jeunes en Maine-et-Loire achètent principalement des maisons anciennes, pour une surface médiane de 100 m2 avec un prix médian de 137 300 €. L’achat d’appartement ancien représente 26 % avec en moyenne, une surface de 60 m2.
"Les prix sur Angers, c’est 400 000 € pour 100 m2, les primo-accédants quand ils achètent des maisons anciennes, achètent à l’extérieur des villes et quand ils achètent un appartement ancien, ils achètent dans les villes pour un premier achat, détaille Christophe Grasteau, notaire et président délégué de la chambre du Maine-et-Loire, Les banques sont plus frileuses et respectent le taux d’endettement de 33 % aujourd’hui, en sachant bien qu’elles comptabilisent dans ce taux tous les crédits, les prêts personnels comme par exemple pour l’achat d’une voiture et le prêt pour l’achat d’un bien immobilier."

"Avant, les banques ne le comptabilisaient pas comme cela, donc là, ça a resserré le nombre de candidats,
 poursuit Christophe Grasteau, ici les gens délaissent les appartements sans balcon et ils vont aller rechercher la maison individuelle avec un petit peu de terrain à l’extérieur des villes pour correspondre à leur budget. Le nombre de transactions n’a pas diminué, nous n’avons pas de baisse sur l’agglomération. Concernant l’avenir, la demande est toujours très importante, je ne vois pas pourquoi cela va baisser, nous avons beaucoup plus de demandes que d’offres."
Pour le département de la Sarthe, les jeunes s'orientent à 72% vers l'achat d'une maison ancienne, avec un prix médian de 122 000 € pour une surface de 95 m2. 
 

"Un assèchement de l’offre"

Même constat pour le département de Loire-Atlantique, les prix grimpent et les jeunes ne peuvent plus acheter en centre-ville.

"Il faut se rendre compte que l’on est sur des marchés immobiliers dans lesquels il y a un assèchement de l’offre, dans lequel il y a de moins en moins de biens à la vente et donc par conséquent les prix augmentent, confirme Jean-Charles Veyrac, délégué à la communication pour la chambre des Notaires de Loire-Atlantique, l’insuffisance d’offres crée une tension qui crée une augmentation des prix et qui, petit à petit, va écarter de certains marchés, voir ede tous les marchés, les moins riches et donc les jeunes. C’est aussi couplé au robinet du crédit qui s’est un petit peu restreint, avec la crise du Covid,"

"Les banquiers sont de plus en plus prudents, ils ont même eu des injonctions de l’État en ce sens sur la solvabilité des emprunteurs, donc on a des dossiers qui sont moins solides, qui ne sont pas finançables et qui sont écartés." 

Jean-Charles Veyrac, délégué à la communication pour la chambre des Notaires de Loire-Atlantique

"Sur Nantes, une maison en centre-ville est très chère. Je pense qu’aujourd’hui, on commence à deviner les effets du confinement. Il y a beaucoup de télétravail qui vient modifier que cette idée du déplacement urbain est un problème, on a une deuxième ou une troisième couronne où les jeunes s’installent, c’est moins cher et cela leur permet d’avoir une maison avec jardin ou un appartement avec terrasse, poursuit Jean-Charles Veyrac, on a un marché des terrains à bâtir qui fonctionne bien. Quand vous avez des prix à 3 ou 4 000 euros le mètre carré sur Nantes, évidemment vous avez toute une génération qui a du mal à accéder à cela. Aujourd’hui vous avez 25 ou 30 ans vous vous dites, je vais acheter, est-ce que vous achetez un T2 à Nantes ou un T4 à Rezé ? Je pense que vous allez plutôt acheter un T4 à Rezé."
 

"Des difficultés à se loger" 

Le département de la Vendée suit la même courbe au niveau des prix et les jeunes sont moins présents sur le marché de l'immobilier.

"Les primo-accédants on les voit moins et peu sur l’achat de biens anciens, on les retrouve sur les terrains à bâtir, avec aujourd’hui les difficultés qui peuvent être liées au financement de leur projet, avec un regard un peu plus acéré des banques sur la faisabilité de leur projet, confirme Céline Lecomte, présidente de la chambre des Notaires de Vendée, je pense qu’aujourd’hui les primo-accédants se heurtent aussi à l’augmentation des prix, les terrains à bâtir sont plus chers, l’achat d’ancien est plus cher et je pense que c’est plus compliqué pour eux. Hormis, sur le secteur des Herbiers, où là, on a un peu plus de primo-accédants qui se lancent dans l’acquisition, mais que ce soit sur le littoral ou le rétro-littoral ou la Roche-sur-Yon, on a vraiment le sentiment de moins les voir depuis la reprise de juin."

"Beaucoup de demandes hors département, l’incertitude liée à l’emploi et l’accès au crédit plus difficile. Moi, je les retrouve sur le secteur du logement social, sur des opérations qui vont faciliter l’accession à la propriété, pour cette population jeune qui travaille dans notre département et qui a des difficultés à se loger." 

Les jeunes propriétaires achètent pour se constituer un capital plutôt que de dépenser leur argent en loyer, parfois en vue d’une revente au bout de quelques années. Ils ont souvent conscience que ce n’est pas un achat pour toute leur vie, des changements de lieux sont souvent fréquents pour eux et liés à l’emploi. La crise sanitaire vient donc amplifier l'envie de nature, l'envie de quitter la ville, mais rend l'accès à la propriété beaucoup plus difficile pour les jeunes, car les banques n'accordent pas facilement un crédit et le prix des biens augmente.
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