Immobilier - Nantes : après une pause pendant le confinement, le secteur repart à la hausse

Pas de visites, ni de remise de clés, difficile également de faire un état des lieux, pendant le confinement, le secteur immobilier s'est mis à l'arrêt. À Nantes, les agences ont redémarré leur activité cette semaine. Et si les locataires et acheteurs sont bien présents, leurs exigences ont changé.

Camille a 32 ans. Traiteur, elle vit dans un appartement à Nantes avec son conjoint. Après deux mois confinés, son envie de nature est plus que jamais d'actualité : "On vit dans un appartement dans le centre-ville, sans jardin, avec un tout petit balcon. On était déjà sur le projet d'achat d'une maison mais le confinement nous a convaincu que c'était une démarche importante". Originaire de région parisienne, le couple doit signer dans les prochaines semaines l'achat une maison à Rouans, à 30 kilomètres de Nantes. "L'idée, c'est d'en faire une maison passive et d'être le plus autonome possible. On sait que ça va nous coûter cher mais ça répond à notre envie d'aller vers la déconsommation". 

Cette envie de changement, les agences immobilières de Nantes l'ont observé cette semaine. "On sent que les gens sont pressés, explique Aurélien Dubois, le gérant de l'agence des Toits de l'Atlantique, ils veulent qu’il se passe des choses." Résultat, en quatre jours, les Toits de l'Atlantique ont signé 10 ventes, un "record historique" pour cette petite agence qui compte huit salariés. "Les gens veulent de l'espace, et si possible à l'extérieur. On a certains biens comme les rez-de-jardins qui habituellement n'intéressent pas trop, là, il ya beaucoup plus de gens qui se positionnent dessus".

Selon le baromètre LPI-Seloger,  les pavillons avec jardin autour des grandes villes ont rarement été aussi prisés. Les maisons concentrent désormais deux tiers des recherches des acheteurs, contre la moitié avant la crise. À Saint-Herblain, dans la banlieue ouest de Nantes par exemple, les recherches de maison ont augmenté de 37% entre avril 2019 et avril 2020.

"On ne pourra pas inventer des balcons dans le centre-ville"

Côme Robet est agent immoblier pour l'agence Le Bien unique, à Nantes. Pour lui, il est un peu tôt pour tirer des conclusions sur l'impact du confinement sur le comportement des citadins. "Les gens ont envie d'un extérieur, oui, mais est-ce qu'en septembre, ils auront tous envie d'aller dans la Creuse, ça reste à voir", se questionne-t-il. Surtout que ce n'est pas forcément la demande des ménages qui va orienter le marché, explique Loïc Cantin, président de la FNAIM, fédération nationale de l'immobilier, dans les Pays de la Loire : "Le télétravail a donné des idées aux gens, mais c'est l'orientation économique des entreprises qui va influencer la suite. Si elles permettent plus de télétravail, la mobilité résidentielle pourrait être plus forte à l’extérieur des villes."

L'autre problème, c'est qu'il y a trop d'acquéreurs à Nantes par rapport à l'offre. "On a un marché qui est tendu, explique Côme Robet. Et on ne pourra pas inventer les balcons et les jardins". L'une des réponses pourrait être la division des terrains. "Hier, par exemple, on avait une visite à Vertou. La personne avait un grand terrain de 600 mètres carrés, elle en revend 300 constructibles. Elle va donc avoir un jardin plus petit mais un constructeur va pouvoir faire une deuxième maison. Souvent, les gens n'ont pas besoin d’un énorme jardin mais juste d'un petit potager."

Une activité très dense mais pas de rattrapage

Du côté des locations, depuis le début de la semaine, c'est le rush dans l'agence Thierry Immobilier, qui gère plus de 2000 locations par an. "On doit faire rentrer toutes les personnes qui n'ont pas pu déménager pendant le confinement, explique Benoît Thierry, directeur de l'agence. Il faut faire les états des lieux, les remises de clés, et puis beaucoup de gens avaient validé leur logement par internet mais il faut qu'ils le visitent pour confirmer que ça leur convient. Il va y avoir une activité très dense jusqu'en juin". Pour autant, il estime qu'il n'y a pas de rattrapage : "Depuis 10 jours, on reçoit le même nombre de préavis qu'à la même période l'année dernière".

Concernant les prix, difficile de prédire l'avenir. " Il faudra attendre quelques semaines pour voir s'il y a un impact, précise Benoît Thierry. C'est déjà bon signe que l'activité reparte. On aurait pu craindre que les gens attendent les prochaines annonces d'Emmanuel Macron. Là, les gens ont l'air de se dire qu'il faut continuer à vivre, même s'il y a un peu d'incertitude".

 
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