Immobilier : -3,5% de biens locatifs en 1 an en Centre-Val de Loire, le marché locatif est sous tension

Le marché locatif est tendu en cette fin d’année 2024 dans la région Centre-Val de Loire avec -3,5% de biens disponibles à la location en 2024 par rapport à 2023. La demande reste forte face à une offre de plus en plus insuffisante.

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De la demande, mais pas assez d’offre. Le marché locatif en Centre-Val de Loire traverse une période de forte tension.

Alors que la demande de logements à louer ne cesse d’augmenter, le nombre de biens disponibles se réduit de manière significative.

Selon l’Observatoire GH Location, la région enregistre une baisse de 3,5 % du nombre de biens mis en location entre janvier et septembre 2024 par rapport à l’année précédente. Un phénomène qui n’épargne pas la France dans son ensemble avec -5,2% de biens locatifs en moins dans tout le pays.

Mais qu’est-ce qui explique cette pénurie ?

1. Les effets de la loi Climat et Résilience

Stéphanie Bonis, déléguée de la Fédération Nationale de l’Immobilier du Cher, évoque plusieurs facteurs structurels qui fragilisent l’offre locative.

Parmi eux, la mise en œuvre progressive de la loi Climat et Résilience, qui interdira à partir de 2025 la location des logements classés G en matière de performance énergétique. “Tous les appartements classés G ne pourront plus être loués”, explique-t-elle. “Cela réduit naturellement le nombre de biens disponibles sur le marché locatif.

Depuis un an, les propriétaires retirent par anticipation leurs biens classés G du marché notamment car ils ne peuvent plus réviser leur loyer. Alors, ils préfèrent vendre et sortir leurs biens du marché

Stéphanie Bonis, déléguée de la Fédération Nationale de l’Immobilier du Cher

Pour les propriétaires de biens énergivores, cette législation, combinée à l’augmentation des charges et des taxes foncières, crée un environnement de plus en plus difficile. Certains choisissent ainsi de vendre plutôt que de continuer à louer.

2. La montée des locations de courte durée

Autre phénomène influençant le marché : la hausse des locations de courte durée, notamment celles proposées sur des plateformes comme Airbnb. Les propriétaires privilégient de plus en plus ce type de location, attirés par des avantages fiscaux et des revenus souvent plus élevés.

Avec l’essor des locations saisonnières type Airbnb, les biens qui pourraient être destinés à la location longue durée disparaissent de l’offre

Stéphanie Bonis, déléguée de la Fédération Nationale de l’Immobilier du Cher

Cependant, une nouvelle législation, la “Loi Airbnb”, adoptée début novembre, pourrait venir freiner cette tendance. Elle prévoit la réduction des avantages fiscaux pour les locations de courte durée et accorde davantage de pouvoir aux maires pour réguler l’offre locale.

Un changement qui pourrait contribuer à alléger la pression sur le marché locatif à moyen terme.

3. Le blocage dû aux taux d’emprunt élevés

L’augmentation des taux d’intérêt, qui se maintiennent autour de 3,46 % en octobre 2024, constitue un autre frein à la fluidité du marché immobilier.

Nombreux sont les locataires potentiels qui, à cause de la hausse des taux d’emprunt, ne peuvent plus accéder à la propriété et restent donc dans le circuit locatif.

À cause des taux élevés, les gens qui auraient acheté sont restés locataires, ce qui bloque encore davantage le marché.

Stéphanie Bonis, déléguée de la Fédération Nationale de l’Immobilier du Cher

Des loyers en constante augmentation

Dans un contexte où l’offre reste limitée et la demande soutenue, les loyers continuent d’augmenter.

En Centre-Val de Loire, les loyers ont connu une hausse de 4,5 % entre janvier et septembre 2024.

Ce phénomène s’observe à l’échelle nationale, où les loyers ont augmenté de 4 % en un an.

Dans le Cher, nous avons constaté une augmentation de 4,4 % en cinq ans”, précise Stéphanie Bonis.

L’inflation et la pénurie de logements alimentent cette hausse.

Un marché de plus en plus polarisé

Enfin, un autre phénomène observé cette année est le ralentissement des demandes pour les grandes surfaces, notamment les appartements au-dessus de 1 200 euros.

Les petits logements, notamment pour étudiants ou célibataires, sont très demandés, mais les grands appartements peinent à trouver preneur.

Stéphanie Bonis, déléguée de la Fédération Nationale de l’Immobilier du Cher

Ce retournement inattendu montre une fracture de plus en plus marquée entre les segments de marché.

L’espoir d’un décongestionnement à venir ?

La mise en place de la “Loi Airbnb” pourrait avoir un impact significatif sur le marché locatif à court terme, en réduisant l’attrait des locations de courte durée. 

Si cette "Loi Airbnb" porte ses fruits, elle pourrait entraîner un retour de certains biens dans l’offre locative traditionnelle. J’ai bon espoir, mais je ne suis pas magicienne

Stéphanie Bonis, déléguée de la Fédération Nationale de l’Immobilier du Cher

De plus, avec la baisse des taux d’emprunt, des locataires pourraient revenir sur le marché de l’achat, libérant ainsi des logements à louer.

Néanmoins, ce décongestionnement pourrait être partiellement limité par les logements classés indécents, dont la réhabilitation sera trop coûteuse pour de nombreux propriétaires. Dans tous les cas, la situation reste tendue pour les locataires, qui devront sans doute faire face à des loyers toujours plus élevés.

L’avenir du marché dépendra de l’effet des nouvelles législations et de l’évolution des taux d’emprunt, mais la situation risque de demeurer tendue pour un bon moment.

 

 

 

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