Après le "speed-dating" pour rencontrer l'âme soeur, voici l'apéro-dating entre jeunes repreneurs et agriculteurs sur le départ. Une rencontre atypique lors de la fête de l'agriculture, à Maumusson, non loin d'Ancenis, en Loire-Atlantique.
Des courses de tracteur, un concours de labour, des animations pour les enfants...du 18 au 19 août, à Maumusson, dans le pays d'Ancenis (Loire-Atlantique), se tient la fête l'agriculture. Mais ce samedi, une activité bien particulière réunissait jeunes et agriculteurs sur le départ : un "apéro dating".
24 jeunes et 21 agriculteurs étaient rassemblés, non pas pour trouver l'amour, mais pour trouver l'exploitation parfaite ou le repreneur idéal de leur exploitation. Aujourd'hui, plus de 500 jeunes agriculteurs s'installent chaque année en Pays de la Loire, un tiers des jeunes installés ne sont pas issus du monde agricole, et 20 % sont des femmes. Malgré cet engouement nouveau, un exploitant partant à la retraite sur deux ne trouve pas de repreneur.
Une situation qui inquiète la profession, qui souhaite faire bouger les choses, par tout les moyens, notamment par ce type de rencontres. "Pour avoir des installations, il nous faut de la transmission, c'est-à-dire des cédants qui puissent proposer des exploitations agricoles, explique Jérome Maillard, président des Jeunes Agriculteurs 44. C’est notre but de faire rencontrer quelqu’un qui a un projet d’installation et quelqu’un qui veut céder son exploitation".
Gabriel Matz est candidat à une reprise. Sa demande est particulière. "En tant que porteur de projet en ferme brassicole, on cherche de la surface pour cultiver de la céréale, surtout de l’orge et aussi du blé, du houblon, et aussi principalement du foncier, du bâtiment, pour héberger une brasserie. On recherche aussi pourquoi pas, des ruines cadastrées pour les rénover, en faire du gîte…"
Ce que recherche Céline Bienvenu et son associée, en revanche, est moins atypique : "On cherche une structure pour créer un élevage de chèvre et faire du fromage". Elle a peut-être trouvé chaussure à son pied chez Annie Gonthier, agricultrice. "On n’est pas tout à fait dans le même domaine, mais c’est aussi pour faire de la vente directe, mais d’une autre production."
Tous les participants, qu'ils trouvent ou non leur bonheur, discutent et se créent des contacts. Jean-Michel Claude, agriculteur, ne veut céder que dans 4 ans, mais prend déjà les devants. "Je suis en conventionnel, mais je voudrais faire une étude pour savoir si mon exploitation est convertible en bio dans le futur. Donc ce sont des éléments que je peux apporter aujourd’hui."
► Un reportage de Fabienne Even, Vincent Raynal et Philippe Coat