Face au tollé suscité par l'arrivée de Véolia comme concessionnaire de la plage, le maire de La Baule propose de créer une société d'économie mixte. Une solution accueillie favorablement par la multinationale et par les commerçants de la plage.
C'est une bisbille qui dure, entre la municipalité de La Baule et les commerçants qui exploitent des commerces sur sa longue plage.
Au départ, il y a la volonté du maire de la station balnéaire, Yves Métaireau, de se mettre en conformité avec le "décret plage". Pas moins de 35 établissements de plage - restaurants, clubs de voile, clubs pour enfants - sont concernés à La Baule.
Depuis 11 ans déjà, le "décret relatif aux concessions de plage" définit les règles d'occupation des plages qui accueillent des commerces. Ainsi, ce décret pris en 2006 stipule que 80% du linéaire des plages recevant des concessions doit cependant resté libre de toute occupation. Les concessions quant à elles, doivent être attribuées après un appel d'offre.
L'heure des choix s'annonçait particulièrement difficile pour la municipalité. Celle-ci a préféré confier cette gestion épineuse à une société privée. Et c'est la préfecture, qui après avoir lancé un appel d'offre, a sélectionné Véolia comme gestionnaire pour les 12 années à venir. Mais pour se mettre en conformité avec le décret plage, Véolia va devoir réaménager les structures commerciales, et les rendre demontables. L'entreprise devra aussi assurer le nettoyage et l'entretien de la plage. Conséquence: elle compte doubler voire tripler la redevance des commerçants. Ce qui n'a pas manqué de provoquer chez eux la panique.
"Dans un esprit d'apaisement et de conciliation nécessaire aujourd'hui" la Ville propose maintenant de confier la gestion de la plage à Véolia sous une forme différente: au travers d'une société d'économie mixte locale (SEML), donc avec des fonds privés aussi bien que publics.
"Veolia accueille avec satisfaction la proposition de la Ville de La Baule faite ce jour et se tient prêt à entrer en discussion avec les services de l'Etat et les services de la Mairie pour garantir ensemble de mettre en oeuvre la meilleure solution pour la plage de La Baule", a réagi le groupe dans un message transmis à l'AFP.
Du côté des commerçants, on voit dans ce compromis une lueur d'espoir. Ils espèrent que la société mixte qui deviendrait gestionnaire, pratiquera des redevances moins élevées que celles annoncées par Véolia. Et que la municipalité mettra la main à la poche pour le réaménagement des structures commerciales. Mais les commerçants restent sur le qui-vive. Ils ont décidé de maintenir une manifestation prévue le 27 mai sur le remblai de La Baule.