Hellfest 2016 : "libérez les caddies" ou la vie ordinaire d'un camping de festival

Le dimanche, c'est grasse mat pour les festivaliers. Enfin pas trop quand même, les concerts ont repris ce matin dès 10h00. Une petite douche si possible, un petit café et retour aux affaires avec un brin de fatigue dans les yeux tout de même...

Il y a une vie après les concerts. Et cette vie-là se joue du côté de l'immense camping du Hellfest. 25 hectares accessibles gratuitement à tout porteur de billet. Des tentes à perte de vue. des stands de restauration, de merchandising, des blocs sanitaires, une déchetterie, un centre de secours...  alors, forcément, ça fait du monde, beaucoup de monde, d'agitation et de bruit.

Pas facile de dormir entre les allées et venues des uns, les ronflements des autres, et les mots d'ordre scandés en pleine nuit et à intervalles réguliers par quelques noctambules assoiffés lâchant des "apéro" à tour de verres ou des "libérez les caddies" dans un élan de révolte mal contrôlé. Pour les non connaisseurs, "libérez les caddies" n'a en fait rien à voir avec un obscure groupuscule engagé. il s'agit simplement d'une joute entre amis à bord de caddies égarés.
Quand on a pris un peu d'âge, quand on n'aime pas spécialement la boue ou qu'on souhaite passer de bonnes nuits, il y a une autre solution, l'Easy Camp lancé en 2015 et qui semble faire de nouveaux adeptes. Environ 800 couchages cette année, 250 tentes 2 places en carton et 50 tipis de 5 places. Un espace protégé et gardé jour et nuit, avec ses sanitaires, ses bornes pour recharger les portables et la livraison de croissants chauds le matin. 
Pascal a opté pour ce concept d'Easy Camp. Avec son fils et des amis, ils sont venus de Suisse. Premier festival pour Pascal et donc premier Hellfest. "C'est la première fois que je vais dans un festival, un cadeau de mon fils, et je trouve que c'est super, l'organisation est géniale si ce n'est l'attente pour pénétrer sur le site mais on doit faire avec. Quant à la tente, bon c'est un peu exiguë et humide quand même". La pluie des premiers jours a laissé des traces. La tente est un peu rafistolée à droite et à gauche mais elle devrait tenir jusqu'à lundi.

Grand amateur de Black Sabbath, pascal sera devant la Main Stage ce dimanche soir. En attendant, il profite du calme du camping et visite le coin, notamment le centre de Clisson. "Je ne connaissais pas du tout la région, c'est magnifique, il n'est pas impossible que je revienne avec ma femme pour de prochaines vacances".
Un peu plus loin, un peu plus jeunes, Cyril Laurent et Yanis viennent du sud de la France. 500 euros pour la tente le temps du festival, 100 euros par personne. "C'est une somme, c'est sûr, mais au moins on est tranquille et surtout on n'a pas la queue à faire pour les sanitaires. Et tu as un matelas !". 
Cyril, Laurent et Yanis sont des festivaliers professionnels ou presque. Du moins quand ils ne travaillent pas, l'un à la SNCF, les deux autres à Airbus Helicopters. "La semaine prochaine, je vais à Solidays...", confie Cyril, "puis ce sera Peacock, Boom festival au Portugal, Hadra en septembre....". Pour les trois copains, l'été rime avec tournée des festivals. Métal, rock, trance..., peu importe le style, il faut juste changer de tee-shirt et s'adapter.

Au Hellfest, Cyril, Laurent et Yanis sont venus voir les grosses pointures, Black Sabbath, Ghost, Gojira... mais aussi pour faire quelques découvertes. Parmi celles-ci, un coup de coeur : Ludwig von 88 : "On ne connaissait pas, ça faisait 17 ans qu'ils n'avaient pas fait de scène. C'est énorme, une grosse claque". Et le côté négatif du festival ? "C'est la première fois que je galère autant pour entrer sur le site. Une heure d'attente..."