Metallica a clôturé dimanche soir l'édition XXL du Hellfest 2022. Le quatuor californien avait face à lui 60 000 personnes.
"Vous nous avez rendus bons", a lancé James Hetfield à la foule venue applaudir Metallica au Hellfest.
Les Californiens, rois du metal, ont électrisé la foule, clôturant leur concert par l'incontournable "Master of Puppets".
James Hetfield, le chanteur et guitariste du groupe, s'est ensuite avancé sur scène, tout sourire, pour assister au feu d'artifice ponctuant le show et une 15e édition du Hellfest exceptionnelle à plus d'un titre.
"Alors c'est ça l'enfer ?"
Après la troisième chanson, "Enter Sandman", bijou du "Black Album" de 1991 passé dans la postérité, le chanteur lance amusé : "Bon, on a joué toutes nos chansons les plus connues, qu'est-ce qu'on va faire ?"
Mais Metallica déroule ensuite d'autres classiques, comme la ballade "Nothing Else Matters", reprise en choeur par le public, seul morceau calme, survenu à la moitié d'un show de deux heures.
Et Hetfield de demander : "Qui voit Metallica pour la première fois ?". Devant la clameur en guise de réponse, il rebondit : "Alors bienvenue dans la famille, j'espère que vous avez fait vos devoirs et que vous connaissez les anciens albums".
Le refrain chanté par le public sur "Seek & Destroy", tiré du premier album "Kill'emall" (1983), prouve que les chansons de Metallica traversent bien l'épreuve du temps.
"Alors c'est ça l'enfer ?", s'interroge encore au micro Hetfield, en référence au nom du festival ("Hellfest", "Fête de l'enfer" en anglais). Et d'ajouter : "Rien à voir avec l'enfer là-dedans", en pointant son index sur sa tempe. L'artiste n'a jamais caché ses tourments intérieurs ni les séances sur le divan du psy.
B.O. d'Ennio Morricone
Le show des Américains s'avère intense mais d'une sobriété scénique bienvenue au regard du groupe qui les a précédé s: les Suédois de Sabaton avaient pour décor un char entouré de sacs de sable. Metallica ne sombre pas dans la surenchère et reste sur ses basiques : l'art du solo et les ongles noirs du guitariste Kirk Hammett, le jeu accroupi du bassiste Robert Trujillo ou Lars Ulrich, batteur qui se lève après un hit, comme un boxeur après un K.O. infligé de sa frappe lourde.
Et, avant que les musiciens n'arrivent sur scène, le show commence toujours par des images du film "Le bon, la brute et le truand" sur fond de sa bande originale composée par Ennio Morricone. Dans le documentaire "Ennio" (sortie au cinéma le 6 juillet), signé Giuseppe Tornatore ("Cinema Paradiso") et consacré à ce compositeur italien de génie, Hetfield explique d'ailleurs que Morricone est une source d'inspiration.
Preuve que Metallica a toujours vu plus loin que le metal. Cet extrait de B.O. est précédé d'un titre d'AC/DC, choisi et diffusé par le groupe:"It's a Long Way to the Top". "C'est un long chemin jusqu'au sommet": Mais Metallica y est bien installé.
Un Hellfest 2022 hors norme
Cette année, le festival s'est ainsi déroulé pour la première fois sur deux week-ends élargis.
Soit sept jours au total, 350 groupes programmés, 420 000 spectateurs en tout pour faire oublier deux saisons blanches en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.
Un format inédit qui ne sera pas reconduit, a assuré Ben Barbaud, le patron du Hellfest.
Edition inédite aussi, parce que c'est la première fois que le mastodonte Metallica se produisait au Hellfest.
Et que le groupe, après plus de quarante ans d'existence et des membres quasi-sexagénaires, a su montrer qu'il était encore au dessus de la mêlée.