En six ans, elle s'est fait voler onze fois ses moutons : témoignage sur l'enfer quotidien des éleveurs ovins

Depuis plusieurs années, les éléveurs ovins de Loire-Atlantique vivent dans l'angoisse des vols nocturnes de moutons. Le département est en effet le plus touché par le phénomène. Témoignage d'une éléveuse, à bout.

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Chaque matin, Élodie Crossuard entame sa ronde, carnet à la main. Dans ses parcelles de Loire-Atlantique, cette éleveuse compte inlassablement ses moutons pour vérifier qu'aucun n’a disparu durant la nuit. Une routine dictée par l’angoisse : celle de découvrir un nouveau vol dans son exploitation, comme celui de mai dernier. Cette nuit-là, 11 agnelles ont été emportées par des malfaiteurs, causant une perte estimée à 10 000 euros.

Une situation critique et répétée

En six ans, Élodie a subi 11 vols, un triste record qui témoigne de l'ampleur du problème en Loire-Atlantique. Ce département est le plus touché de France, avec un taux de vols trois fois supérieur à la moyenne nationale. Des individus encapuchonnés s'introduisent sur les terrains en pleine nuit, parfois pour emporter jusqu'à 20 moutons à la fois.

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Pour tenter de se protéger, Élodie a dû investir : "j'ai installé dix caméras de surveillance sur ses 150 hectares". Mais ces dispositifs ne suffisent pas à éloigner les intrus, et la vie quotidienne s’en trouve bouleversée. "On dort très mal", confie-t-elle, épuisée. "Les alarmes peuvent se déclencher quatre ou cinq fois par nuit...".

Une réponse insuffisante face à une problématique complexe

Les autorités locales s'efforcent de réagir. Les gendarmes de Nantes patrouillent jour et nuit autour des pâturages, ce qui a permis de réduire de moitié le nombre de vols en un an. "Nous circulons avec les voitures sérigraphiées et nos uniformes. Notre présence dissuasive fonctionne", explique l'adjudant-chef Anthony. Toutefois, retrouver les auteurs reste difficile et leurs profils sont très variés.

"La plupart des voleurs agissent par opportunisme, attirés par la hausse des prix de la viande", détaille Cécilia Agez, commandante de la gendarmerie départementale de Nantes. Selon l’officier, les malfaiteurs revendent souvent leur butin dans des circuits informels, échappant ainsi aux commerces traditionnels. Sur les 11 vols subis par Élodie, seuls deux coupables ont été arrêtés et condamnés, à des peines de prison de huit mois et un an.

Article issu d'un reportage de Eléana Bonnasse et Juliette Jonas à découvrir en intégralité ci-dessous :

 

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