Une gestion collective des terres. L'euro député José Bové et le député LREM Matthieu Orphelin ont récemment mis cette hypothèse sur table. Une solution qui selon eux permettrait de sortir la tête haute d'un dossier ultra sensible et qui a déjà fait a déjà fait preuve au Larzac.
A 700 kilomètres de Notre-Dame-des-Landes, des brebis, une bergerie, une maison. Pour Chantal Alvergnas, le quotidien en plein Larzac. Ici, l 'histoire a pourtant commencé autrement. C'était il y a plus de 30 ans. "Moi j'ai été squatteur entre guillemets tout à la fin de la lutte du Larzac. Dès que le projet d'extension a été annulé, on nous a dit si vous vous installez, si vous restez par là, dès qu'on a quelque chose, on vous le donne. Ce qui a été fait", se souvient l'agricultrice.
En 1985,à l'issu de 10 ans de lutte, aucune expulsion. Habitants, militants, agriculteurs sont devenus membre d'une curieuse entreprise : la société civile des terres du Larzac.
L'idée : gérer de manière collective les terres et le bâti. Pour chaque paysan, un bail valable jusqu'à la retraite contre un droit de fermage payé à la société. Sur le papier, un projet fou, en réalité une petite révolution. " C'est vrai qu'il y a 6300 hectares qui sont gérés collectivement depuis 30 ans par les paysans. Il y a des réunions régulières de conseil de gérance. C'est parfois difficile mais ça fonctionne très bien", explique Léon Maillé ancien militant et agriculteur en retraite.
Et depuis, les jeunes générations s'installent ici dans la sérénité. Pour Romain, le fils de Chantal, une chance : " L'accès au foncier est beaucoup plus simple, il n'y a pas la lourdeur de l'achat, ce qui est très important. Cela permet de s'installer à moindre coût et de s'investir pleinement dans production".
Ici, nulle doute que la formule pourrait être exportée en cas d'abandon du projet d'aéroport de Notre-dame-des-Landes. Ils sont nombreux à s'y prépare dans le bocage.
► En vidéo, le reportage de Mathilde de Flamesnil et Régis Dequeker.