En Vendée, des livraisons étaient prévues en provenance du site de La Palice près de La Rochelle (17). En Maine-et-Loire, sur les 174 stations du département, 87 étaient encore soit en rupture, soit en difficulté.
Les difficultés d'approvisionnement en carburant persistaient lundi en France dans certaines stations-service avec de nouveaux blocages d'opposants au projet de loi travail, tandis que les opérateurs mettaient les bouchées doubles pour réapprovisionner leurs réseaux, laissant espérer une amélioration d'ici la fin de journée.
Dans la région
A 14 heures, en Vendée, 29 stations étaient encore en rupture de stock et 18 autres en difficultés. Des livraisons étaient néanmoins prévues dans la journée, depuis le site de La Palice à La Rochelle (17).En Maine et Loire, la préfecture indique que sur les 174 stations du département, 53 se trouvaient en rupture de stock et 34 en difficulté. Dix ont été réapprovisionnées depuis le début de matinée. D’autres réapprovisionnements étaient prévus d’ici à 22 heures. Le Maine-et-Loire est traditionnellement approvisionné par les sites de Donges, Saint Pierre des Corps et de La Rochelle (La Palice).
A 17h, les préfectures de Loire-Atlantique, Sarthe et Mayenne n'avaient pas communiqué de données chiffrées concernant les difficultés d'approvisionnement dans leurs départements.
Selon le pétrolier Total, des difficultés persistaient encore en Pays-de-la-Loire, Bretagne, Normandie, Hauts-de-France et Île-de-France, dans son réseau de stations-service.
.@Total mobilisé - dispositif exceptionnel - doublement des ravitaillements #carburant. Point de situation à 13h30. pic.twitter.com/SawKzC9x84
— Total Press Office (@TotalPress) 23 mai 2016
L'une des conséquences de ces blocages et de la difficulté à faire le plein, les usagers ont eu tendance à se tourner vers les sites de covoiturage. Chez Blablacar, on a constaté une augmentation de 5 à 10% de la fréquentation du site et des publications de trajets ce week-end. L'augmentation était principalement localisée dans les Pays-de-la-Loire et la Bretagne, notamment pour les trajets entre Nantes et Rennes.
Ailleurs en France
Ailleurs dans le pays, des militants CGT bloquaient depuis la nuit de dimanche à lundi le site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), qui comprend notamment une raffinerie et un dépôt de carburant, rejoignant les actions pratiquées depuis plusieurs jours dans le Nord et l'Ouest. Six raffineries sur les huit que compte le pays étaient touchées lundi contre quatre la veille.Evoquant "des actions de blocage" qui ne sont pas "légitimes", le ministre des Finances Michel Sapin a réaffirmé que le gouvernement utiliserait "tous les instruments qui sont dans (ses) mains" pour débloquer la situation.
La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a pour sa part déploré que "des salariés", "des Français soient pris en otage".
Dimanche déjà, le Premier ministre, Manuel Valls, et le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, avaient menacé d'employer la force publique pour "libérer" les dépôts de carburants bloqués. CRS ou gendarmes mobiles sont déjà intervenus ce week-end pour déloger les manifestants de quatre dépôts à Dunkerque (Nord), Rouen (Seine-Maritime) et Lorient (Morbihan).
Parmi les cinq raffineries françaises de Total, trois (Gonfreville-L'Orcher en Seine-Maritime, Donges en Loire-Atlantique et Feyzin dans le Rhône) subissent toujours la "mise à l'arrêt de certaines unités" en raison d'un mouvement de grève, tandis qu'à Grandpuits (Seine-et-Marne) et à La Mède (Bouches-du-Rhône), "des blocages d'expéditions de produits pétroliers" ont conduit à passer la production "en débit réduit".
Selon la CGT, la raffinerie Petroineos à Lavera près de Martigues (Bouches-du-Rhône) était également affectée.
Les deux raffineries Esso de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) continuaient à fonctionner, selon un porte-parole, même si à Fos, "les expéditions sont perturbées". A Gravenchon, une intersyndicale était réunie lundi pour décider d'un éventuel appel à la grève. Le site était encerclé par des cordons de CRS pour éviter un blocage de l'extérieur, selon la CGT.
Cinq dépôts de carburant sur une centaine étaient toujours paralysés lundi.
Amélioration en vue
Aux difficultés d'approvisionnement de certaines stations-service, principalement dans le Nord-Ouest, s'ajoute une ruée des automobilistes à la pompe : certains détaillants ont enregistré ce week-end une consommation "trois fois supérieure à la moyenne", selon Laurent Michel, directeur général de l'Energie et du Climat, au ministère de l'Environnement.Lundi matin, la situation était "stable voire en légère détérioration" par rapport à dimanche, où environ 1.500 stations sur 12.000 étaient en rupture partielle ou totale, a précisé Laurent Michel à l'AFP.
Sur les 2.200 stations-service exploitées par Total en France, 509 étaient affectées lundi matin, contre 390 la veille, a précisé le groupe.
La situation devrait toutefois s'améliorer au cours de la journée car, alors qu'aucun camion n'a effectué de chargement dans les dépôts du groupe dimanche, 710 véhicules étaient mobilisés lundi matin, soit deux fois et demi plus que d'habitude, et ils devraient faire "deux voire trois rotations" dans la journée pour ravitailler le réseau, contre une seule habituellement, a souligné un porte-parole du groupe auprès
de l'AFP.
"Un effort très important" est actuellement fourni par les distributeurs pour réalimenter les stations, en ciblant les zones souffrant de pénurie, a confirmé Laurent Michel.
"Cent camions" circulent depuis le site Esso de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine Maritime), contre 30 d'habitude, et "230 camions sont positionnés depuis ce matin" aux dépôts de Dunkerque, a-t-il ajouté.
A condition que la consommation de carburant revienne à la normale, "cela devrait porter ses fruits d'ici ce soir", a-t-il encore estimé.
Tout en appelant les automobilistes à la "responsabilité", le gouvernement a rappelé l'existence de stocks confortables, qui permettraient d'assurer l'approvisionnement en carburants en cas de paralysie prolongée des raffineries (90 jours de "réserves stratégiques" nationales et une trentaine de jours de stocks commerciaux chez les opérateurs).
CGT et FO appellent à la grève le personnel de la raffinerie Exxon près du Havre
Les syndicats CGT et FO de la raffinerie ExxonMobil de Notre-Dame-de-Gravenchon, près du Havre (Seine-Maritime) vont appeler le personnel à la grève dès mardi matin pour mettre à l'arrêt la 3e raffinerie française, a-t-on appris lundi de source syndicale."La CGT et FO vont appeler dès demain (mardi) matin dans des assemblées générales le personnel à faire grève pour le retrait de la loi travail", a indiqué à l'AFP Christophe Aubert, secrétaire du syndicat CGT de la raffinerie.
"A chaque quart, à 05H30, 13H30 et 21H30, la grève sera proposée aux personnels", a-t-il précisé.
Lundi à la mi-journée les deux syndicats grévistes avaient déjà installé une toile de tente en vue d'une consultation du personnel mais ils ont dû la replier sur ordre des gendarmes, appliquant une décision de la préfecture qui ne voulait aucun rassemblement devant la raffinerie, selon M. Aubert.
Dès lundi matin, des forces de l'ordre avaient pris place pour empêcher tout rassemblement de manifestants visant à bloquer l'usine pétrolière.
En l'absence de tout blocage, il y a eu toute la journée de lundi un va-et-vient incessant de camions-citernes entrant et sortant du dépôt de carburants de la raffinerie, ont constaté des journalistes sur place.
Si ExxonMobil (1.000 salariés pour la raffinerie) basculait dans la grève mardi, cela signifierait que seraient stoppées les trois plus grosses raffineries de France, avec celles, déjà à l'arrêt, de Gonfreville-l'Orcher près du Havre et de Donges près de Nantes, représentant à elles trois 60% du raffinage français.
Dans un communiqué la préfecture de Seine-Maritime a indiqué lundi que "plus de 10 millions de litres de carburants seront livrés" lundi dans les stations-service du département, en particulier dans la région havraise.
Autre menace sur l'approvisionnement en carburants: la Compagnie industrielle maritime (CIM, 260 salariés)), qui exploite les terminaux pétroliers du Havre et d'Antifer (nord du Havre, près d'Etretat), et dont les installations sont connectées par oléoducs aux raffineries de Total et d'Exxon, pourrait aussi se mettre en grève.
Le personnel devait être consulté vers 18H00 lundi pour l'équipe du soir. Puis les consultations devaient se poursuivre mardi pour les équipes de jour, a indiqué un membre du personnel à l'AFP.
(AFP)