Nantes à nouveau théâtre d'affrontements autour de la loi travail

"Regarde ta Rolex, c'est l'heure de la révolte": plusieurs milliers de manifestants défilaient jeudi contre le projet de loi travail dans les rues de Nantes, où les affrontements n'ont pas tardé avec les forces de l'ordre à coups de projectiles et de gaz lacrymogènes.

Dix minutes à peine après le départ à 11h15 du cortège qui réunissait 8.500 personnes selon la police et plus de 20.000 selon l'intersyndicale, des jeunes gens cagoulés s'en sont pris à coups de projectiles aux forces de l'ordre, qui bloquaient les accès au centre-ville à l'aide d'un camion lanceur d'eau.

Nique la BAC [..] Tout le monde déteste la police"


Dans un ballet devenu presque courant dans la cité des bords de Loire, les forces de l'ordre ont répliqué avec des grenades lacrymogènes face aux manifestants qui criaient "Nique la BAC" et "Tout le monde déteste la police". Un peu plus tard, la Brigade anti-criminalité (BAC) a chargé cours Saint-Pierre, derrière la cathédrale, interpellant au moins une manifestante qui a été traînée au sol sur plusieurs mètres.

Pour cette nouvelle manifestation, non déclarée en préfecture, les organisateurs avaient choisi un parcours coutournant l'hypercentre pour "éviter au maximum les possibilités de casse", selon Fabrice David, secrétaire général de l'union départementale CGT. Mais sur le parcours, des abribus et des caméras de vidéosurveillance ont été brisés. Des commerces, mais aussi des établissements bancaires et des agences d'intérim arboraient des panneaux de bois pour protéger leurs vitrines après les dégradations commises lors des précédentes manifestations.

Comme lors du défilé du 31 mars, une quarantaine de lycéens assuraient le service d'ordre en tête de cortège, munis de gilets jaunes. Ils sont parvenus à faire faire demi-tour à un petit groupe de manifestants qui avait tenté de se diriger vers la mairie et la préfecture en quittant le tracé de la manifestation prévu par l'intersyndicale.

Porsche incendiée


On veut "montrer qu'on est toujours là", déclare une membre du service d'ordre lycéen, Océane, 17 ans. "On a du sérum physiologique (contre les gaz lacrymogènes, ndlr), des trousses de premier secours. On met l'ambiance aussi! Il y aura bientôt
les bacs blancs, les partiels pour les étudiants, on passera ensuite le relais", explique la lycéenne. Un autre groupe parvient à gagner les abords de la préfecture de Loire-Atlantique, où de nouveaux échanges de projectiles ont lieu avec les forces de l'ordre. Une
Porsche de couleur grise est incendiée à proximité, dégageant une épaisse fumée noire.

"On est des syndicalistes responsables", déclare Emilie Bellin, présidente de l'Unef Nantes, tentant de faire le distinguo avec les éléments incontrôlés. Les débordements, "on ne peut pas faire comme si ça n'existait pas, mais ils sont le fait de quelques personnes", assure-t-elle. "On reste mobilisés et déterminés", dit-elle. 

Ca va être chaud. Nantes août 2016 PS université d'été"


Nouvelle zone de turbulences près du siège du PS départemental, qui a le rideau baissé. Sa façade a été taguée par un message qui promet "Ca va être chaud. Nantes août 2016 PS université d'été". Certains manifestants crient "la police avec nous", fleurs à la main, d'autres "meurtriers", "assassins", notamment après avoir vu des tirs en direction des balcons sur le cours des Cinquante-otages ou des manifestants. Pour Fabrice David, de la CGT, "ce n'est pas du tout la manif de la dernière chance" avant l'examen du projet de loi travail au parlement. "On souhaite que les députés et sénateurs écoutent la voix du peuple".
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