Les écologistes accusent Manuel Valls de vouloir passer en force, Bruno Retailleau le candidat des Républicains à la présidence de la région réclame une évacuation immédiate, la majorité socialiste derrière Jean-Marc Ayrault confirme "la validité du projet".
Après la décision du tribunal administratif de Nantes de rejeter l'ensemble des recours environnementaux déposés par les opposants à un aéroport en plein bocage humide à Notre-Dame-des-Landes, les services du Premier ministre ont été prompts à réagir. Pour Matignon la décision de justice doit "entraîner la reprise des travaux" au plus vite. Les élus d'Europe Ecologie les Verts n'ont pas du tout apprécié la manoeuvre.
Emmanuelle Cosse, la première secrétaire de EELV, voit rouge et dénonce la volonté de Manuel Valls à vouloir "passer en force" dans ce dossier. Par deux tweets, coup sur coup, elle règle ses comptes à la méthode Valls.
La précipitation de Matignon à vouloir relancer immédiatement les travaux à #NDDL trahit encore une fois une volonté de passer en force.
— Emmanuelle Cosse (@emmacosse) 17 Juillet 2015
Rappel à @manuelvalls : le PR, dans sa campagne 2012, s'est engagé d'as un moratoire sur #NDDL jusqu'à l'extinction de tous les recours...
— Emmanuelle Cosse (@emmacosse) 17 Juillet 2015
La promesse du président Hollande de ne pas faire débuter les travaux avant que tous les recours juridiques soient épuisés est naturellement rappelée par les élus écologistes, membres à part entière de la majorité présidentielle même si ils ont refusé de participer au gouvernement Valls. Les opposants au projet, ayant décidé de faire appel de la décision du tribunal administratif décidant ipso facto de la reprise des travaux sur le site, José Bové tweete à son tour sur les promesses de campagne de François Hollande.
Hollande doit respecter sa parole, pas de projet à #NDDL tant que tous les recours ne sont pas terminés
— José Bové (@josebove) 17 Juillet 2015
En janvier dernier sur les ondes de France Inter, le président de la République s'était engagé à faire débuter les travaux "quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé".
La méthode Valls au parti Socialiste est plébiscitée sur ce dossier. Jacques Auxiette, le président socialiste de la région Pays de la Loire est son premier supporter ce jour.
Merci @manuelvalls qui adopte une position ferme et claire #NDDL pic.twitter.com/o9LKBrXX5L
— Jacques Auxiette (@JacquesAuxiette) 17 Juillet 2015
Jean-Marc Ayrault, toujours sur Twitter, s'est félicité de la décision de justice et réclame sans l'exprimer directement la reprise des travaux.
La décision du TA confirme une nouvelle fois la validité de ce projet d'intérêt général. L'Etat de droit doit désormais être respecté #NDDL
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 17 Juillet 2015
Banco, semble lui répondre le chef du groupe les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau. Le candidat du mouvement présidé par Nicolas Sarkozy comme tête de liste aux élections régionales de décembre prochain réclame l'application immédiate de la décision de justice, avec une évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes occupée aujourd'hui par les opposants au projet d'aéroport.
L'Etat devra faire preuve de fermeté et évacuer la ZAD de Notre Dame Des Landes ! #NDDL
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 17 Juillet 2015
Les ultras de la cause anti-aéroport, dès ce matin sur leur blog, mettaient en garde les autorités en cas d'évacuation. Le feuille de route annoncée est quasi-militaire avec un "appel à venir résister sur la zone même et à en faire en sorte que la ZAD ne se retrouve pas enclavée et encerclée."