Le rapporteur public a demandé jeudi au tribunal administratif de Nantes de rejeter les 17 requêtes déposées par les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, des conclusions logiques pour Jacques Auxiette, le droit du côté des opposants pour EELV
Le rapporteur public a longuement développé la règlementation en matière d'environnement, et a estimé que le projet ne présentait pas d'atteinte environnementale majeure et qu'il y avait au contraire des "raisons impératives d'intérêt public à l'aménagement d'un nouvel aéroport", en raison notamment de la saturation à venir de l'actuelle plateforme Nantes-Atlantique et des nuisances sonores conséquentes dues au survol du centre-ville.
Le tribunal administratif, qui suit généralement les préconisations du rapporteur public, a mis ses jugements en délibéré au 17 juillet.
"Respect et confiance dans l’Etat de droit" pour Jacques Auxiette (PS) qui s'exprime comme président du syndicat mixte aéroportuaire. "Ces conclusions sont logiques. Elles vont dans le sens d'une validation des mesures environnementales importantes et inédites qui accompagnent ce transfert. Elles démontrent que les années de dialogue ont été utiles car elles ont permis d'améliorer le volet environnemental et les compensations nécessaires. La prescription concernant les parkings va aussi dans ce sens puisqu'elle reprend les souhaits de la Commission du dialogue".
Europe Écologie Les Verts voit le droit du côté des opposants, "lors de l’audience, les juristes et avocats des opposants au nouvel aéroport ont répondu en détail aux arguments du rapporteur, soulignant ses contradictions et lacunes. Un point interpelle particulièrement les écologistes : le rapporteur a évacué la question des mesures compensatoires, pourtant au cœur du débat et pilier du droit à l’environnement".
Le sénateur de la Vendée Bruno Retailleau (Les Républicains) envisage déjà la suite à donner sitôt passée la date du 17 juillet pour le cas où le tribunal administratif suivrait les recommandations du rapporteur public. "La Justice aura alors tranché et l'Etat de droit devra donc s'imposer. Dès le 17 juillet, le gouvernement aura le devoir de faire évacuer la ZAD et de relancer immédiatement le projet, y compris les dossiers liés à l'accessibilité de l'aéroport. C'est une nécessité économique, pour le développement et le rayonnement des Pays de la Loire. C'est aussi une nécessité politique, pour affirmer l'autorité de l'État, bafouée depuis trop longtemps à Notre-Dame-Des-Landes. Il serait scandaleux que Les Pays de la Loire continuent d'être plus longtemps la victime du renoncement à la croissance et le triste théâtre de l'impuissance publique".
Le NPA, Nouveau Parti Anticapitaliste, rappelle la grève de la faim du printemps 2012 qui avait contraint le candidat Hollande à ne pas expulser la Zad jusqu'au jugement des recours. "Une trêve politique vite rompue par le gouvernement, notamment lors de la manifestation de février 2014. La justice, en classant "sans suite" les plaintes des trois manifestants qui ont perdu un œil, lui a octroyé un véritable permis de mutiler les opposants au projet.
C'est aussi un permis de saccager l'environnement que le tribunal administratif s'apprête à délivrer. Les espèces soi-disant "protégées" de Notre-Dame-des-Landes ont besoin d'une zone humide, saine, protégée des grands projets bétonneurs tout autant que des ravages de l'industrie agroalimentaire".
Le NPA appelle les opposants au rassemblement des 11 et 12 juillet à Notre-Dame-des-Landes.