Frnace et Espagne veulent relancer l'autoroute de la mer qui a fait naufrage l'an dernier sur des écueils financiers, exploitée par GDL Atlantique de 2010 à 2014, la ligne Montoir Gijon n'a pas trouvé son équilibre économique
Espagnols et Français ont fait le point à Nantes pour envisager la réouverture de la ligne Montoir Gijon arrêtée en septembre 2014. Avec 20 000 camions par an, l'équilibre financier n'a jamais été atteint en dépit de nombreuses subventions, dont 4,1 millions d'euros de fonds européens. "Sur 21 millions d'euros que coûte la ligne chaque année, elle n'en rapporte que 14" affirme Antoine Person le secrétaire général de Louis Dreyfus Armateur. Soit un remplissage moyen du navire de 75%.
Un potentiel réel
Carburant, location du navire, passages portuaires, frais de commercialisation, tous les coûts ont été rabotés au plus juste, rien n'y fait ! Louis Dreyfus Armateur et Grimaldi qui ont exploité la ligne durant 4 ans ne voient pas de solution pour faire baisser les coûts. Pas de maîtrise du prix du carburant, avec la location du navire c'est 60% des coûts, le passage portuaire 30%, la commercialisation 10%, aucun poste ne paraît compressible.Pour autant l'autoroute de la mer dispose d'un réel potentiel de marché. D'autant que le projet de route roulante entre la frontière espagnole et le nord de la France, destiné au transport des camions par le train vient dérailler il y a quelques semaines. Le ministère des transports a fait savoir qu'il renonçait à ce projet de transfert des camions de la route vers le rail...
Soutenir l'économie de la route maritime
Reste la voie maritime pour laquelle les deux États vont lancer un Appel à Manifestations d'Intérêts, AMI, auprès des armateurs pour qu'ils fassent connaître d'ici l'été leurs propositions de réalisations concrètes pour la viabilité de cette route maritime.Pour Christophe Clergeau, le vice-président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, "une étape est franchie mais les États devront
s’engager clairement auprès des armateurs en mobilisant tous les dispositifs d’aides publiques possibles pour garantir le projet de réouverture et soutenir les entreprises qui feront le choix de privilégier le transfert de la route vers la mer, aujourd’hui beaucoup plus cher". L'idée d'un écobonus en quelque sorte.
Pour la région, cette autoroute de la mer est vitale, ce report modal est un facteur d'activité et d'emploi pour l'activité portuaire et au delà. En ouvrant la ligne en 2010 au trafic des voyageurs, LDA n'avais pas imaginé l'engouement des habitants de la région pour cette traversée du Golfe de Gascogne vers les Asturies. Ajoutant aussi des retombées touristiques pour les deux régions.