Accident de chasse. La Fédération des chasseurs de Loire-Atlantique évoque "une balle déviée" après l'incident dans le vignoble de Nantes

Une balle tirée par un chasseur a effrayé une famille en traversant une fenêtre de leur maison de Divatte-sur-Loire près de Nantes dimanche 13 novembre 2022. La Fédération départementale des chasseurs de Loire-Atlantique revient sur l'accident et reconnaît que des efforts restent à faire pour améliorer la sécurisation de la chasse.

La chasse est de nouveau sous le feu des critiques après l'accident survenu à Divatte-sur-Loire en Loire-Atlantique dimanche 13 novembre 2022.

Le tir d'un chasseur a transpercé le double-vitrage de la fenêtre de la cuisine d'une famille résidant à proximité du Vignoble de Nantes. La balle a manqué de peu le père et son bébé de 11 mois avant de se loger sous un radiateur selon Ouest-France. Une enquête a été ouverte après le dépôt de plainte de la famille.

La Fédération départementale des chasseurs de Loire-Atlantique admet qu'il y a encore des progrès à faire pour se rapprocher du risque zéro dans le département.

Nous avons une pensée envers la famille qui a vécu ce moment de peur et d'émotion.

Denis Dabo

Directeur de la Fédération départementale des chasseurs de Loire-Atlantique

Déviation de la balle

En France, la loi n'interdit pas de chasser à proximité des habitations ou des bâtiments. En revanche, tirer en direction des "zones à protéger" (routes, habitations, voie publique) est proscrit. 

"Un enquête est en cours, et d'après les éléments que l'on a, la balle n'a pas été tirée en direction de la maison. Elle a ricoché sur un bâtiment à proximité", partage Denis Dabo, directeur de la fédération départementale des chasseurs de Loire-Atlantique.  

Aucune règle n'a été enfreinte.

Denis Dabo

Directeur de la Fédération départementale des chasseurs de Loire-Atlantique

"Il faut essayer de comprendre comment la balle a pu changer de direction", ajoute-t-il.

La Fédération de chasse de Loire-Atlantique n'a pas été en contact avec les victimes. Selon Ouest-France, celle-ci devrait se rendre à une consultation à l'unité médico-judiciaire du CHU de Nantes pour faire évaluer les séquelles psychologiques provoquées par l'accident.

Modifier les munitions dans la loi

Le directeur reconnaît que la Loire-Atlantique est un département très urbanisé et qu'il reste des efforts à faire pour sécuriser les parties de chasse. 

Il évoque une solution potentielle : remplacer les tirs de balle par des tirs de chevrotine. Il s'agit de munitions adéquates pour tirer à courte distance. Elles ont une portée d'environ 300 mètres alors que les balles classiques peuvent aller jusqu'à 1 500 mètres. 

Il faut tout faire pour minimiser les accidents et aller vers le risque zéro.

Denis Dabo

Directeur de la Fédération départementale des chasseurs de Loire-Atlantique

Un arrêté préfectoral autorisant ces munitions "à titre expérimental pour les battues de sanglier collectives" est paru en août dernier dans les Landes. Selon Denis Dabo, les retours sont positifs, notamment parce que la chevrotine occasionne moins de tirs.

"Nous avons fait une demande auprès de la préfecture pour une autorisation de tirs à la chevrotine", déclare-t-il. Il regrette que la préfecture n'ait pas encore donné suite à la demande de dérogation. 

Les ricochets, des incidents fréquents

Le rapport de la mission conjointe de contrôle sur la sécurisation de la chasse du Sénat établit toutefois que le tir à la chevrotine ricoche plus facilement, alors même que les ricochets se produisent régulièrement.

Le document postule que la meilleure façon d'éviter ce type d'incident est de tirer vers le sol (tir fichant) et de respecter la règle des 30 degrés de sécurité.

"Quand vous avez un point de danger, comme une habitation, vous délimitez un angle de 30 degrés de chaque côté où vous ne pouvez pas tirer. Sur 360 degrés, il vous reste 300 degrés de zone de tir", explique Daniel Salmon, sénateur Europe Ecologie Les Verts et membre de la mission.

Absence de périmètre de sécurité

Lors de ses travaux, la commission avait étudié la possibilité de mettre en place un périmètre de sécurité de 150 mètres autours des zones à protéger. L'idée a été écartée car trop contraignante.

"Si on devait le faire autour des routes, des habitations et des chemins, ça reviendrait à une forme d'interdiction de la chasse", confie une source proche du dossier. 

Contactée, la mairie de Divatte-sur-Loire n'a pas donné suite à nos sollicitations pour s'exprimer sur cet accident. 

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