C'est une tendance venue des Etats-Unis, où des villes comme Detroit voient depuis plusieurs années se développer des fermes urbaines. Ramener l'agriculture en ville, l'idée séduit de plus en plus de monde, depuis le simple potager, jusqu'à certains maraîchers, pionniers à Rennes et à Nantes.
"C'est assez marginal, une ferme de un demi-hectare. C'est peut-être la plus petite ferme d'Ille-et-Vilaine", explique à Rennes Mickaël Hardy, maraîcher urbain. Le fondateur de Perma G'Rennes s'est installé sur le site de la Prévalaye, propriété de la ville de Rennes. Malgré la surface réduite, le modèle semble rentable, et l'embauche d'une associée est envisagée par la structure."Il y a des besoins partout, restaurer la biodiversité, produire de l'alimentation et du lien social. Les campagnes se meurent, les campagnes se vident, les petits bourgs sont devnus des cités dortoir. On peut imaginer des micro-fermes comme cela partout, je pense que c'est aussi succès assuré", continue le maraicher.
À Nantes, la municipalité souhaite installer cinq fermes dans le quartier de Doulon-Gohard. "Dans deux ans, ce sera une vraie ferme", explique Dominique Barreau, chef de projet agriculture à Nantes Métropole, devant l'un des terrains sélectionné. "Mais comme on est en pleine ville, le site de maraîchage sera ouvert aux citoyens, aux consommateurs, aux habitants". Plus 2 500 logements sont prévus à la construction dans le quartier. Dégager un espace pour l'agriculture semble une contrepartie, une respiration face à la densification urbaine du territoire.
Reportage d'Éléonore Duplay, Jean-Pierre Brénuchon, Krystel Veillard et Benoît Le Vaillant. Avec comme interlocuteurs :
- Mickaël Hardy, maraîcher urbain
- Dominique Barreau, chef de projet agriculture à Nantes Métropole
- Yann Lescouarch, Fondateur Cultures d'Entreprise