Avec les confinements successifs, 45% des jeunes seraient en souffrance psychologique ou psychiatrique

C'est un bilan inquiétant, voire alarmant. Les confinements successifs ont eu de lourdes conséquences chez certains jeunes. Les maux peuvent être multiples, du problème de sommeil à la dépression. Au service psychiatrique du CHU de Nantes, consultations et hospitalisations sont en hausse constante.

Jamais le centre hospitalier psychiatrique de Saint-Jacques, à Nantes, n'avait connu pareille situation. Les consultations et les hospitalisations sont en hausse constante. Les moyens, eux, ne suivent pas. Aujourd'hui, les professionnels font un bilan inquiétant voire alarmant.


Angoisse, crise de panique, dépression, tentative de suicide. Aujourd'hui 45% des jeunes seraient en souffrance psychologique ou psychiatrique.

"Il y a presque un jeune sur deux qui est atteint de troubles psychiques, constate Rachel Bocher, cheffe du service psychiatrie du CHU de Nantes, des troubles passagers comme des troubles plus lourds avec une hospitalisation à la clé".

"J'ai eu mes premières idées noires au bout de trois mois"

"Je suis revenue en France pour le confinement et c'est là que j'ai attrapé le covid, explique Zita, c'est là que tout a commencé".

Sa situation s'est alors dégradée, "ça a pris peut-etre deux mois, où j'étais dans mon lit tous les jours", raconte-t-elle.

Après, j'ai eu mes premières idées noires au bout de trois mois. Ça s'était très difficile

Zita

"Ça s'est empiré avec l'isolement"

"Aujourd'hui, on a 30 à 40% de jeunes patients qui n'avaient pas d'antécédents, qui n'avaient pas été suivis, rappelle Rachel Bocher, qui avaient peut-être une vulnérabilité mais qui ont décompensé suite à cette absence de repères identitaires, cette absence de repères aussi que peut représenter l'espoir d'une autonomie, d'une vie professionnelle, d'une vie active, d'une vie sociale".

Anaïs a 20 ans. Avant l'arrivée de la crise sanitaire, elle était à la fac. Aujourd'hui elle a tout quitté. Les études pour elle sont terminées.

"J'ai totalement perdu confiance en moi, j'ai totalement perdu ma foi en l'avenir, dit-elle, ça a été une période très très compliquée, psychologiquement parlant". 

Ça fait des années que je me bats contre la dépression, avec la pandémie ça s'est empiré avec l'isolement

Anaïs

"Mon anxiété et tous mes troubles psychiques ont augmenté, raconte-t-elle, j'ai vécu difficilement mais on s'en sort, conclut-elle sur une note d'espoir.

"Il va falloir du temps"

Si la jeune Nantaise a perdu le sommeil, Zita, elle, s'est perdue tout court. Hospitalisée, elle remonte doucement la pente jour après jour, presque heure après heure... 

"Il va vous falloir retrouver l'ancienne Zita", lui dit Rachel Bocher, qui reçoit la jeune fille en consultation. "Il va falloir du temps", lui répond-elle.

Avec l'ouverture des restaurants, des bars, des terrasses, la reprise des activités culturelles et sportives, la vie a presque repris son cours normal. Mais les confinements successifs ont laissé et laisseront indéniablement des traces chez certains jeunes.

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