Plusieurs associations LGBT+ annoncent ce mercredi 18 janvier porter plainte pour injure publique homophobe après l'incident survenu lors du match de Ligue 1 entre le Montpellier-Hérault Sporting Club et le FC Nantes (0-3) dimanche 15 janvier.
Les associations Stop Homophobie, Mousse et Adheos annoncent ce mercredi porter plainte pour injure publique homophobe, après les incidents survenus dimanche 15 janvier dernier lors du match de Ligue 1 de football entre Montpellier et Nantes, au stade de la Mosson de Montpellier.
Les supporters montpelliérains avaient brandi plusieurs banderoles d'insultes homophobes à destination de leur équipe pour exprimer leur fureur face à ses mauvaises performances qui la rapprochent dangereusement le club de la zone de relégation.
"Homophobie en roue libre"
Dans un communiqué, les associations dénoncent "une homophobie en roue libre dans les stades de football" .
Cette action en justice doit permettre aux instances du football, aux clubs, aux supporters de prendre enfin conscience de leurs responsabilités pour lutter contre l'homophobie, une discrimination qui tue.
Maître Étienne DeshoulièresAvocat des associations
Si la Ligue de football professionnel "dispose d'un pouvoir disciplinaire", Stop Homophobie, Mousse et Adheos regrettent que "des sanctions ne soient quasiment jamais prononcées". Une impunité qui "impacte gravement la société [...] en banalisant une image dégradée des personnes LGBT+".
La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait aussi condamné ces actes dans un tweet.
Une enquête ouverte par le parquet de Montpellier
Le parquet de Montpellier a annoncé lundi 16 janvier l'ouverture d'une enquête pour des chefs "d'injures publiques à raison de l'orientation sexuelle".
Les supporters risquent un an de prison et 45 000 € d'amende selon Stéphane Corbin, président de Quazar, association de soutien et de défense des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI+), basée à Angers.
Ça m'étonnerait que le parquet laisse passer.
Stéphane CorbinPrésident de l'association LGBTI+ Quazar
"Il existe des textes applicables, même si le terme d'homophobie n'existe pas en droit. Ce sont des injures publiques en raison de l'orientation sexuelle, qu'elle soit réelle ou supposée", élabore Stéphane Corbin.
Le président explique qu'il faut retrouver les porteurs de banderole, et que "tout dépendra des moyens mis en place lors de l'enquête pour les identifier".
Possibilité d'être privé de match ?
En plus de la peine d'emprisonnement et de l'amende auxquels ils font face, les supporters s'exposent aussi à être privés de match. "Ça signifie qu'ils auraient l'obligation d'aller pointer au commissariat pour prouver qu'ils ne sont pas dans les tribunes", précise Stéphane Corbin.
Une condamnation qui taperait "là où ça fait mal", et ferait sûrement réfléchir les ultras à deux fois dans le choix de leur mots en cas de déception sportive.