Coronavirus : à Nantes, l'association "L'Autre Cantine" reste mobilisée pour les migrants et ceux qui vivent dans la rue

Il y a ceux qui restent confinés chez eux et il y a ceux qui restent confinés où ils peuvent parce qu'ils n'ont pas de chez eux. L'association l'Autre Cantine qui, à Nantes, vient en aide aux migrants est toujours mobilisée et s'adapte aux nouvelles conditions liées à l'épidémie de coronavirus.

"On a la chance d'avoir des bénévoles de moins de 60 ans !"

C'était évident, l'épidémie de coronavirus et l'obligation de rester confiné notamment pour les plus âgés allait fragiliser le monde associatif. Les bénévoles retraités sont les forces vives de nombres d'organismes caritatifs. Sans eux, ces associations tournent au ralenti... ou ne tournent plus du tout.
 

"Il aurait été impardonnable qu'on arrête"

"L'autre Cantine", association nantaise créée en juillet 2018, n'a pas fermé ses portes avec la crise du covid-19.

"L'Autre Cantine avait été montée lors de la crise du square Daviais (ou plusieurs centaines de migrants avaient installé des tentes), rappelle Christophe Jouin, l'un de ses fondateurs, il aurait été impardonnable qu'on arrête. Jeudi soir encore, on a distribué environ 350 repas chauds à Talensac."
Des repas que les bénévoles de l'association préparent l'après-midi dans ses locaux proches de la gare sud et qu'ils distribuent vers le marché de Talensac. Pas seulement aux migrants, à toutes les personnes de la rue.

"On a exclu les bénévoles qui avaient plus de 60 ans et on a limité drastiquement le nombre de personnes qui participent  à la préparation des repas dans notre local" explique Christophe Jouin. 

Quid du confinement des plus fragiles ?

L'association, qui a reçu le renfort de nombeux jeunes, a aussi recentré son activité sur les repas chauds et cessé pour le moment la distribution de vêtements ou l'aide juridique. Des missions que d'autres associations continuent d'assurer.

"On est passé à la vaisselle jetable, ajoute Christophe Jouin, et on a mis des indications sur le sol pour que chacun garde une distance lors des distributions. Les bénévoles ont aussi du matériel de protection."
Au contact des SDF, l'association s'inquiète également des conditions de vie et de confinement des plus fragiles. Elle dit n'avoir aucune réponse de la préfecture ou de l'Agence Régionale de Santé à qui elle a communiqué une estimation du nombre de personnes concernées.

"Il faudrait accompagner les gens les plus fragiles vers un meilleur confinement, demande Christophe Jouin, ils sont dans des squatts où il y a beaucoup de monde."Lors des distributions, les bénévoles de l'association proposent aussi de prendre la température des personnes avec un thermomètre frontal.

L'Autre Cantine est principalement fournie en nourriture par les supermarchés et les dons des particuliers. L'association ne reçoit aucun argent public.

"On essaye d'avoir deux ou trois semaines d'avance sur les aliments secs" précise Christophe Jouin.
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