Déconfinement - Nantes : l'ex-directeur d'Atlantis veut aider les petites entreprises grâce à la commande publique

Pour Didier Ronté, ancien directeur du centre commercial Atlantis, il faut vite secouer le cocotier économique territorial, pour éviter une cascade de faillites. Depuis deux mois, il tente de persuader les communes de lancer des appels d'offres publics à l'attention des petites structures.

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Son confinement, Didier Ronté l'a mis à profit pour solliciter élus de tous bords, maires et acteurs des communautés de communes, des collectivités territoriales pour qu'ils activent un processus de commande publique de proximité.

Vice-président d'une association de soutien au développement économique dans le sud Loire, il n'a qu'une idée en tête " limiter la casse que ne manquera pas de provoquer la crise économique qui a emboité le pas à la crise sanitaire".
"Beaucoup d'entreprises sont dans le rouge, explique-t-il, elles n'ont pas enregistré de commandes depuis deux mois et leurs trésoreries sont à sec. Pour une grande partie, elles passeront pas l'été. D'après les experts, le seuil de cessation de paiement sera atteint en août 2020 ! Il y a urgence ! "
 
Didier Ronté évoque ici le cas des petites et moyennes entreprises.

Celles qui comptent moins de dix salariés, "car au-delà, les sociétés peuvent faire appel aux fonds de soutien de l'Etat, des régions, aux prêts garantis de la Banque Publique d'Investissement".

Pour lui, celles et ceux qui ont impérativement besoin d'aide sont les petites entreprises. "Cela va de l'auto-entrepreneur, à l'intermittent du spectacle, aux artisans qui ont un ou deux salariés.".

La situation déjà tendue depuis deux mois doit rapidement s'améliorer avant l'été.

"On sait bien que la plupart des structures comme les mairies ou les communautés de communes sont en fonctionnement restreint l'été et que du 14 juillet au 15 août, la vie économique est considérablement ralentie. Il faut donc agir avant!".
 

La commande publique, un levier pour aider les PME

Agir, cela peut passer par la relance de la demande publique. 

"Il faut savoir qu'en deçà de 40 000 euros, les communes peuvent faire des appels d'offre simplifiés, des bons de commandes, détaille Didier Ronté. L'idée est simple : que les mairies proposent des chantiers aux entreprises locales. S'il s'agit par exemple de repeindre les murs extérieurs d'une école, on peut faire appel assez rapidement à un peintre en bâtiment sur son secteur et lui verser un acompte pour un chantier qu'il réalisera le plus rapidement possible ou à partir de septembre. En attendant, l'artisan pourra engranger un peu de trésorerie et aura un projet à venir !".

Laurent Leforestier est médiateur inter-entreprises. Il a aussi fondé une association d'entrepreneurs, Culture Entreprise.
Depuis six ans, il sensibilise les décideurs politiques pour leur faire connaître les activités économiques sur leurs territoires.

"À Rezé par exemple, nous avons un tissu entrepreneurial très riche : 700 entreprises, mais je m'aperçois qu'en mairie le secteur économique est méconnu. Très souvent, la municipalité va faire appel à des grosses entreprises à l'extérieur de la région, parce que ces entreprises ont les moyens de répondre à un appel d'offre, et s'avèrent moins-disantes, sans imaginer que sur son propre territoire les ressources sont là".

"Nous ne demandons pas l'aumône mais un coup de main des collectivités, une impulsion" ajoute Laurent Leforestier.

Selon lui, à l'heure du déconfinement, il faudrait que les communes établissent d'abord une cartographie de leurs besoins: travaux d'électricité, de maçonnerie, de peinture, en communication, en gestion des ressources humaines. Et les fassent ensuite réaliser par des entreprises situées en proximité. "40 000 euros, cela peut se diviser en dix petits chantiers de 4000 euros et ainsi redonner de la trésorerie à dix entreprises".

Didier Ronté, comme Laurent Leforestier en sont persuadés, la commande publique peut avoir un effet bénéfique et redonner du souffle aux petites structures. "Si vous allez voir votre banquier pour solliciter une avance et que vous lui annoncez que vous avez des chantiers prévus en septembre, il sera plus à même de vous prêter de l'argent...c'est un pari sur l'avenir qui peut sauver des centaines de petites boites de la faillite".


Le Pellerin, une commune sensible à ce message

Au Pellerin, l'équipe municipale a reçu le message de Didier Ronté cinq sur cinq. Le premier adjoint au maire, Paul Brounais, s'est emparé du dossier.

"Nous avons été parmi les premiers à réinstaller notre marché alimentaire hebdomadaire pendant la crise, poursuit-il. En ce moment, nous sommes très pris par la réouverture des écoles, mais dès que possible nous allons donner la priorité à la relance économique sur notre commune".

Le Pellerin, en Loire-Atlantique, compte 5500 habitants et quelques 300 entrepreneurs. "Nous allons envoyer un courrier à tous les artisans, commerçants, auto-entrepreneurs, pour recenser leurs besoins, précise Paul Brounais. Nous envisageons aussi d'éditer des bons d'achats auprès des commerçants ou des auto-entrepreneurs, afin que, via le Centre Communal d'Action Sociale, les bénéficiaires puissent les faire valoir sur notre territoire".

Et l'adjoint de conclure : "il est impératif que les petites communes viennent en aide à leurs acteurs économiques car en cette période, ils ont vraiment leur rôle à jouer avec la commande publique".

►À Noter
 

L'Association Culture Entreprise Sud-Loire organise un salon des entrepreneurs en octobre prochain, l'une de ses contributions à la relance économique

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